Le gouvernement malien envisage d’acheter une forte dose de vaccin contre la Covid au profit de la population malienne. Il n’est caché à personne que les mouvements anti-vaccin ont eu beaucoup d’adeptes à travers le monde. Le Mali y compris. A cet effet, pour réussir la campagne, le sociologue Bakary Diakalia Traoré conseille une grande communication afin de sensibiliser les gens à croire d’abord en l’existence de la Covid et à se faire vacciner.
Plusieurs rumeurs font état d’un vaste projet de stérilisation du continent africain et de diminution du nombre d’hommes dans le monde et estiment que la Covid et son vaccin seraient dans la même dynamique. Cette propagande a bien marché. Elle compte des millions d’adhérents à travers le monde, en Afrique et au Mali. Pis, dans notre pays, des sources sans précisions accusent certains agents de santé, ici à Bamako, de proposer des sommes d’argent pour que les familles de certains malades décédés, confirment que c’était la Covid. Cette rumeur sans source réelle a beaucoup joué sur la foi des Maliens sur la maladie. A cela s’ajoutent certaines actions du gouvernement malien. Les législatives, les marches politiques sous la Covid.
Le vaccin contre la Covid annoncé dans les jours à venir prend le train avec cette difficulté. Un réel risque d’être rejeté. Le sociologue Bakary Diakalia Traoré pense le gouvernement doit prendre les devants. Il doit mener une grande campagne de communication et de sensibilisation sur le vaccin. A ses dires, même les pays développés et fortement civilisés comme la France, peinent à avoir un taux élevé de personnes vaccinées.
« Les gens ont du mal d’abord à accepter que la maladie existe. Donc aller tout de suite au vaccin serait très risqué ». Il faut travailler à convaincre les gens. La confiance en la maladie doit venir avant l’acceptation du vaccin, avance-t-il.
« Pour ce faire, le gouvernement doit user de tous les moyens de communication dont nous disposons pour sensibiliser la population à croire en l’existence de la Covid et avant d’accepter la vaccination », explique-t-il. Le sociologue fait savoir que certains Maliens pensent déjà que le vaccin, lui-même, est là pour injecter la maladie aux Africains noirs. Donc le travail ne serait pas aisé. Il faut qu’on parte étape par étape, dit-il. « Nous sommes 20 millions et nous n’avons pas 1 million prêt aujourd’hui à se faire vacciner contre la Covid », analyse M. Traoré.
Koureichy Cissé
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MOUSSA TIMBINE, JOURNALISTE MALADE GUERIT DE la COVID-19
« Seul un vaccin pourrait aider le Mali à vaincre cette pandémie »
Sur la venue du vaccin contre la Covid, Moussa Timbiné, malade guérit de la Covid donne son avis. Il estime qu’un vaccin est le seul moyen sûr pour aider les Maliens à se protéger contre cette maladie à cause de la négligence des mesures et l’incapacité à vivre un confinement long et total.
« Si le vaccin qui là est efficace, je pense que c’est une très bonne chose. Là où nous ne sommes, rien ne peut nous aider contre cette maladie si ce n’est pas un vaccin. D’abord, les gens ne croient pas trop en la maladie à cause de la mauvaise gestion de l’Etat. Je l’ai vécu. J’ai échappé grâce à Dieu et à la promptitude de nos médecins. J’étais à un stade très avancé. On ne pensait même pas que j’allais m’en sortir. Dieu merci, j’ai échappé bel. Je ne souhaite vraiment pas que quelqu’un vive ce que j’ai traversé. Raison de bon cœur j’encourage tout le monde à faire le vaccin si nos médecins arrivaient à le valider chez nous au Mali. Mieux vaut prévenir que guérir. Si ce n’est le vaccin, rien ne pourrait nous protéger efficacement au Mali. Les mesures ne sont guère respectées et pourtant cette maladie existe et elle tue. Seul le vaccin pourra nous aider à vaincre cette maladie », raconte Moussa Timbiné.
Propos recueillis par
Koureichy Cissé
Micro-Trottoir :
Vaccin contre la Covid-19, On fait ou pas ?
Sékou Kanté (Enseignant) :
« Non. Je ne pense pas si je vais le faire. Je ne vais pas le faire en réalité. Déjà les symptômes qu’on cite pour cette maladie sont des choses courantes chez nous. Les rhumes, la toux, et autres. Rien de tout ça n’est pas nouveau chez nous. Tout cela est devenu source de problème aujourd’hui. Je ne crois pas en cette maladie. Je vois que les actionnaires des différents laboratoires qui ont mis les vaccins sont tous des investisseurs de fonds dans le monde. Il y a des lobbies derrière ces choses. Je n’y crois pas et je ne le ferais pas ».
Ahmad Kounta (marabout) :
« On veut juste savoir d’où ça vient d’abord. Ensuite avoir la confirmation des autorités sanitaires du Mali que c’est le bon vaccin. Si tout cela est complet, je pense que tout le monde doit le faire. Car tout ce qui peut aider le monde contre cette pandémie pour de bon est une bonne chose à faire et à encourager ».
Bintou Sogoba (commerçante) :
« Pour que je le fasse, il faut que toutes nos autorités soient vaccinées d’abord à la télé au vu de nous tous. Les autorités telles que le président Ba Ndaw, le vice-président Assimi Goïta, le Premier ministre et son gouvernement. Ensuite, que tous les médecins soient vaccinés. Après cela, je ne vois pas de problème à refuser de le faire. Sinon sans cela, je ne le ferais pas ».
Mariam Konaté (ménagère) :
« Je ne compte pas le faire. Je n’ai pas confiance à l’existence de la maladie. Je n’ai jamais vu de malade de Covid-19 jusqu’à présent. Raison pour laquelle je doute toujours et je ne compte pas faire ledit vaccin ».
Salimata Saré (journaliste) :
« Je pense que cette question de vaccin doit vraiment être examinée. Un vaccin qui sera destiné à la population n’est pas une chose simple. Donc tout doit être mis en œuvre pour que la population soit protégée contre tout éventuel risque. Pour cela, le gouvernement doit faire son possible pour vérifier le vaccin. Car les gens ne croient pas trop à la bonne foi derrière cette maladie à coronavirus. Quand même il est bien de vérifier et certifier avant toute utilisation sur la population ».
Daouda Keita (mécanicien) :
« Qu’on nous montre à la télé la vaccination des responsables du pays. Car avant de demander que les gens fassent une chose, il faut le faire en premier d’abord. Quand nous verrons que les responsables mêmes ont été vaccinés, nous aussi nous allons nous vacciner. Dans le cas contraire, nous ne le ferons pas. Ils doivent montrer l’exemple ».
Propos recueillis par
Koureichy Cissé
Source: Mali Tribune