Les autorités doivent impérativement faire l’audit des fonds débloqués pour la formation militaire des fonctionnaires mis à la disposition du Service national des jeunes (SNj). Selon certaines indiscrétions, il n’y a pas de transparence dans la gestion de ce fonds qui provient surtout des prélèvements effectués sur les premiers salaires des nouveaux fonctionnaires pendant les six mois que dure leur formation.
Les jeunes fonctionnaires sont tellement mécontents de leur traitement qu’ils veulent faire recours à la justice pour voir clair dans cette affaire. En effet, dès leur mise à la disposition du SNJ, ils sont fonctionnaires mais ne bénéficient que d’une indemnité d’environ 11 000 F CFA. Un doigt accusateur est pointé sur les responsables du ministère de la Jeunesse et des
Sports chargé de l’Instruction civique et de la Construction citoyenne. Au moment de la mise en application de la décision de constitution du fonds, Mossa Ag Attaher était ministre de la Jeunesse et des Sports.
C’est pour cela que des gens lui demandent des comptes. Selon plusieurs sources proches des fonctionnaires stagiaires, il y a des zones d’ombre dans leur situation financière. Et pour cause, l’Etat prend les nouveaux fonctionnaires en compte dans son budget, mais leur formation est financée par
leur salaire. Problème : il y a un écart énorme entre ce que l’Etat leur doit et les conditions financières et matérielles de formation dispensées. Beaucoup d’observateurs soupçonnent que l’essentiel de l’argent disparaisse entre le ministère du Travail et celui de la Jeunesse et des Sports.
C’est une mauvaise nouvelle pour Mossa Ag Attaher. Ce dernier a toujours été accusé par les stagiaires. En attendant que la lumière soit faite sur cette question, les réservistes n’ont plus d’excuse pour ne pas aller sur le front, au regard de la requête de Sadio Camara, le ministre de la Défense des Anciens combattants. Ce dernier a initié un projet de décret fixant les conditions de la mobilisation de la Réserve des Forces armées et de sécurité.
Le concours des réservistes aux Forces a mées est conforme à l’article 24 de la
Constitution qui dispose que “la défense de la patrie est un devoir pour tout citoyen. Tous les citoyens âgés de 18 ans au moins peuvent être mobilisés aux côtés des Forces armées et de sécurité pour la défense de la patrie”. En juillet 2016, l’Assemblée nationale du Mali a voté une loi portant institution du Service national des jeunes.
S. T. D.
Source : le focus