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Situation sécuritaire dans le pays dogon : les jeunes menacent de faire la désobéissance civile !

La Plateforme des associations et mouvements des jeunes du pays dogon a animé, le 9 mai 2020, une conférence de presse, sur la dégradation de la situation sécuritaire au pays dogon, au siège de Ginna Dogon à Banankabougou. Au cours de cette rencontre avec les hommes de médias, les jeunes, visiblement très remontés contre l’État, ont exprimé leur désarroi. Aussi, menacent-ils de faire de la désobéissance si le calvaire devait continuer.

Cette conférence de presse était animée par Dramane YACOUYE, président du Collectif des Associations des Jeunes du pays Dogon (CAJPD), qui avait à ses côtés,  Adama DIONGO, Edmond POUDIOUGO et Adama KAREMBE, tous responsables de l’Association des jeunes du pays Dogon.

Suite à la rupture totale des voies de ravitaillement en raison de la destruction de trois ponts sur l’axe Bandiagara-Koro, des jeunes très remontés contre l’État ont exprimé leur désarroi ce 9 mai 2020 à Bamako. Dans la foulée, certains intervenants ont tout simplement appelé à la désobéissance civile, voire à l’autodétermination si le calvaire devait continuer.

« Enraison de l’incapacité de l’État à endiguer l’insécurité au Pays Dogon, la plateforme des associations de jeunes du Pays Dogon envisage d’entreprendre des actions de résistance qui pourraient commencer par la désobéissance civile et aller jusqu’à l’autodétermination », a déclaré Dramane YACOUYE.
De même, a-t-il rappelé, depuis, le 27 février 2020 date de la dernière visite du premier ministre Dr Boubou CISSE au pays Dogon, la région a connu un pic de violences inouïes. Pour illustrer ces propos, il s’appuie sur le rapport d’avril 2020 de la MINUSMA qui indique que 218 abus de droits de l’Homme à caractère communautaire dans la zone. Ainsi, plusieurs milliers de personnes ont-elles été obligées de se déplacer.

Ce pic de violence ne s’affaiblit pas au regard des attaques que subit le pays Dogon depuis le 1eravril 2020. Il ne se passe plus une seule journée où les paisibles et laborieuses populations du pays Dogon ne sont pas agressées jusque dans leurs villages par des hommes armés jusqu’aux dents. Lesquels, dit-il, utilisent parfois même des moyens et équipements de l’armée nationale.

Face à l’ardeur et à la ténacité des populations martyrisées, les agresseurs ont entrepris désormais d’isoler le pays dogon en procédant aux destructions des ponts sur RN15 qui constitue le cordon ombilical entre les cercles de Bandiagara, Bankass, Koro et Douentza en passant par Sévaré.

Aujourd’hui, la RN15 est impraticable à cause de ses trois ponts dynamités par les ennemis de la paix au pays Dogon. Il s’agit des ponts de Bih (entre Ouahigouya et Koro), Parou (entre Bandiagara et Bankass) et Songho (entre Bandiagara et Sévaré). Avec ces destructions de ponts, plus aucun véhicule de transport commun, aucun véhicule de transport de marchandises ne peut quitter Sévaré pour aller dans ces différents cercles.

Le pays Dogon est de facto coupé du Mali et livré aux terroristes et à leurs complices qui peuvent désormais l’agresser dans l’indifférence totale de notre gouvernement. L’arrêt de trafics sur ce tronçon entraîne une pénurie et une flambée des prix des produits de première nécessité en ce mois béni de ramadan. Hélas ! Du 1eravril à nos jours le pays dogon a enregistré : 32 attaques terroristes ; 37 villages détruits ; 412 greniers éventrés et brûlés ; 2900 têtes de bétails emportées ; 5765 personnes déplacées et 68 personnes tuées.

« Nospopulations sont en train de mourir à petit feu. Et pour cela, nous demandons à toutes les bonnes volontés, les ONG, les organisations sous régionales et internationales de venir à notre secours, car nous sommes un peuple en danger de disparition », s’est plaint le conférencier. Pour changer la donne, il a invité le président de la République à s’impliquer lui-même dans la gestion de cette crise du centre. «Nous pensons que le gouvernement et le président de la République entendront cette fois-ci notre cri de cœur », a-t-il insisté.

 A O

Source : Ziré

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