Les pays du Sahel central (Mali, Niger et Burkina Faso) ont en commun un climat de violences, lié à la crise sécuritaire, touchant à la fois les civils et les acteurs humanitaires. Un contexte qui a conduit au moins 410 000 personnes à se réfugier dans des pays voisins, selon l’Agence de l’ONU pour les réfugiés (HCR).
En raison de « l’interconnexion de la crise liée à l’accès humanitaire qui touche les pays du Sahel central, et dans le cadre du projet “ Liptako-Gourma ” », des réponses adaptées doivent être trouvées.
Renforcer la résilience des communautés
Des organisations humanitaires, notamment le Bureau du Haut-commissariat aux droits de l’homme en Afrique de l’Ouest (HCDH), le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) et la Coordination Civilo-militaire de l’action humanitaire de l’ONU, s’y sont engagées à travers des « formations diplômantes » sur la coordination civilo-militaire. Des formations respectivement au Mali, du 7 au 10 mars 2022 ; au Niger, du 14 au 18 mars 2022, puis au Burkina Faso.
Ainsi, ces organisations entendent renforcer les capacités des acteurs, mécanismes et structures sur le terrain face aux défis existants dans le domaine de la coordination civilo-militaire. Elles jugent important que tous les acteurs soient dotés d’une « connaissance et d’un langage communs de la coordination civilo-militaire ».
Selon le représentant régional du HCDH en Afrique de l’Ouest, Andrea Ori, « l’objectif global de ce programme conjoint est de renforcer la résilience des communautés et la sécurité humaine face aux chocs environnementaux et climatiques, les menaces au Sahel, particulièrement au niveau des frontières ».
Préserver la distinction des humanitaires et civils
Pour assurer la continuité des actions humanitaires, ces organisations exhortent à préserver la distinction des humanitaires vis-à-vis des acteurs armés et celle des civils vis-à-vis des combattants. Une distinction qu’elles jugent « indispensable pour préserver leur neutralité et le renforcement de l’action humanitaire auprès des communautés ».
Depuis 2020, les Nations Unies — à travers huit agences y compris le HCDH et en partenariat avec l’Autorité du Liptako-Gourma (ALG) — mettent en œuvre un programme qu’elles ont élaboré, dénommé « Programme Régional Conjoint d’Appui à la mise en œuvre des Activités de Coopération Transfrontalière dans la région du Liptako Gourma », a précisé Julien Attakla-Ayinon, chef ad interim de la division des droits de l’homme et protection de la Minusma. C’était lors de la session d’ouverture de la formation destinée aux acteurs militaires et civils y compris les autorités locales et organisations de la société civile au Mali, le 7 mars dernier.
La rédaction
Source: Sahel Tribune