Notre source est formelle : dans un rapport publié en ce février 2018, sur la situation économique au Mali, la Banque mondiale s’est alarmée du niveau de la dette publique du pays.
L’institution indique que cette situation est due au recours actif à l’emprunt extérieur pour les investissements publics. Du coup, le niveau de la dette publique du Mali inquiète les bailleurs de fonds internationaux.
D’après la Banque mondiale, cette dette est très élevée, en ayant rapidement augmenté entre 2013 et 2016, atteignant les 98% du PIB en 2016.
Selon l’institution de Bretton Woods, cette situation est la résultante des emprunts extérieurs répétitifs opérés par les autorités du pays pour prendre en charge l’investissement public dans les infrastructures et couvrir le déficit de la balance des paiements.
La même source indique qu’à ces facteurs se sont ajoutées à la contraction du PIB nominal intervenue durant le choc des termes de l’échange. Aux yeux de l’institution financière multilatérale, le niveau de la dette est encore plus inquiétant quand on sait qu’à plus de 96%, elle est en devise étrangère. La vulnérabilité de son encours aux risques de change demeure très élevée, indique la Banque Mondiale.
L’institution n’est cependant pas inquiète outre mesure. Elle a tenu d’ailleurs à apporter des précisions qui rassurent quant à la possibilité de gestion de la situation. « Néanmoins, avec un excèdent budgétaire primaire enregistré pour une deuxième année consécutive, la dette publique devrait diminuer de 5,5 points en fin de 2017 et atteindre 93.6% du PIB », note le rapport. « Comme la majeure partie de la dette est à des conditions concessionnelles, les obligations au titre du service de la dette restent gérables à environ 4.3% des recettes publiques », a poursuivi le document présenté aux autorités de Bamako.
Reprise lente de l’économie
Si les nombreux investissements publics font exploser la dette publique, ils permettent de l’autre côté d’assurer au Mali, une reprise de l’économie, même si lente. Toujours dans son rapport, la BM a annoncé qu’en 2017, la croissance du PIB du pays est estimée à 3,5 % contre 2% en 2016 et 1,4% en 2015.
Une reprise timide mais certaine donc, que l’institution impute à l’amélioration progressive de la consommation privée et à la performance des secteurs de l’agriculture, du commerce et des industries manufacturières. D’après elle, la croissance économique aurait pu mieux se situer si ces secteurs moteurs n’avaient pas connu des mauvais facteurs, notamment la réduction des investissements publics, la baisse de la production minière. Ce sont là des facteurs qui ne rassurent pas la Banque qui estime que cette reprise économique est très fragile.
« Néanmoins, cette reprise reste fragile, car les contraintes de liquidité sur le marché domestique, résultants de la consolidation budgétaire et d’une politique monétaire inefficaces, continuent de freiner l’élan de la croissance, qui demeure de ce fait en dessous de celle observée dans le continent africain », précise le rapport.
A. Diallo
Par Nouveau Réveil