La présidente du Conseil d’administration de l’Association malienne de Lutte contre les Déficiences mentales chez l’Enfant (AMALDEME), Mme Yasmina Sanogho, lance un véritable cri de cœur aux autorités maliennes et aux personnes de bonne volonté face aux difficultés financières de cette association humanitaire. Elle a profité de la cérémonie de remise d’un hangar en charpente métallique et d’une aire de jeux inclusive offerts par la Banque nationale de développement agricole (BNDA) pour appeler à l’aide.
Créée le 31 juillet 1984 par feue Mme Sanogho Kadiatou Bagayoko, l’Association malienne de Lutte contre les Déficiences mentales chez l’Enfant (AMALDEME) est une association humanitaire à but non lucratif. Membre de la FEMAPH, l’AMALDEME a été reconnue comme une association d’utilité publique par le Décret N°96/028 du 25 janvier 1996. Sa mission est la prise en charge de la problématique de la déficience intellectuelle par l’étude, la sensibilisation des communautés pour la prévention, la prise en charge, la défense des droits humains. Elle assure aussi l’accompagnement psycho−social des parents et familles ayant des enfants déficients intellectuels en leurs seins.
L’AMALDEME, selon la présidente de son Conseil d’Administration, Yasmina Sanogho, a connu des hauts et des bas. Malgré les difficultés financières, a-t-elle souligné, nous sommes en train de voir petit à petit le bout du tunnel. Mme Yasmina Sanogho a cité une bonne organisation interne, une bonne gestion financière guidée par un auditeur permanent. Selon elle, cette organisation a permis également de solder certaines dettes et faire quelques réalisations. Elle a énuméré le paiement les arriérés de factures Edm (de 2004 à 2011) d’un montant de plus de 11 millions. Six millions ont été payés par le ministre de la Solidarité, à l’époque feu Hamadoun Konaté, a-t-elle reconnu. Toujours selon elle, le reliquat de plus de 5 185 014 Frs CFA a été soldé sur la base d’un moratoire avec EDM à raison de 200 000 CFA par mois de mars 2018 à février 2020. Elle a aussi fait cas de la réouverture du centre de Banangabougou par Humanité Inclusion pour le dépistage des enfants à partir de 0 à 5 ans et la réhabilitation du foyer de vie de Baguinéda à hauteur de plus de 50 millions, financés par Mme Keïta Aminata Maïga et M. Nosal, président de Sahel Enfant d’Afrique.
Face aux difficultés financières de l’AMALDEME, Mme Yasmina Sanogho a lancé un cri de cœur aux autorités maliennes mais aussi aux personnes de bonne volonté. Selon elle, le personnel salarié n’a pas perçu de salaire depuis le début de l’année. « Nous sommes presque à une année au cours de laquelle notre personnel salarié n’a pas perçu son salaire. Pour tous les ministres concernés, je profite de l’occasion, en les suppliant en tant que qu’Association d’Utilité publique, de trouver une solution urgente afin de régler ces soldes impayés d’un montant de 77 788 773 F. CFA représentant le salaire impayés et les charges sociales de l’INPS », a-t-elle déclaré.
Un autre cri de cœur de Mme Yasmina Sanogho concernait l’octroi d’une ligne budgétaire annuelle à l’association de la part du gouvernement de la République du Mali : « Je pense à présent, après tant d’années écoulées, qu’il est indispensable et nécessaire de prévoir une ligne budgétaire annuelle de 57 470 760 FCFA pour l’AMALDEME, en tant qu’association d’utilité publique. »
Elle lance aussi un appel aux ministères de la Santé et du Développement social, de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, de l’Education nationale et à bien d’autres ministères, pour l’octroi d’un fonds annuel de 30 000 000 FCFA afin de soutenir l’insertion socio éducative des jeunes adolescents déficients intellectuels dans ce monde presque indifférent à leur sort.
L’AMALDEME mérite d’être soutenue. La réaction du gouvernement de Transition est attendue.
Chiaka Doumbia
Source : Le Challenger