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Situation de l’inclusion financière dans l’UEMOA au terme de 2019: La bancarisation en hausse avec un taux strict de 18% et un taux élargi de 39, 7% contre respectivement 14,2% et 26,7% au Mali

La BCEAO vient de publier son rapport annuel sur la situation de l’inclusion financière dans l’UEMOA au titre de l’exercice 2019. Il ressort de ce document, qui procède d’une analyse détaillée de l’évolution des sept indicateurs retenus, que le taux d’inclusion financière a connu une hausse importante en 2019 par rapport à 2018. La microfinance et l’émergence des technologies financières ont constitué une opportunité pour l’accès des populations et des PME aux services financiers dont les taux ont accru avec les monnaies électroniques. De même le taux d’intérêt appliqué aux crédits à la clientèle a légèrement baissé. Au niveau de la plupart des indicateurs, les données du Mali sont presque toujours au-dessous de la moyenne sous-régionale.

 

L’inclusion financière demeure au cœur des préoccupations de la BCEAO, qui poursuit ses efforts de promotion en la matière, en créant pour les populations de l’Union les conditions favorables à l’accès, de manière permanente, à une gamme diversifiée de produits et services financiers adaptés, à coûts abordables et utilisés de manière effective, efficace et efficiente. En effet, audelà de ses missions originelles, la Banque Centrale poursuit ses actions d’approfondissement de l’inclusion financière des catégories sociales généralement exclues du système financier.

Suivant l’évolution des indicateurs, le taux global de pénétration démographique des services financiers a connu une hausse de 39 points, passant de 57 points de services pour 10.000 adultes, en 2018, à 96 points de services pour 10.000 adultes, en 2019. Cette situation s’explique principalement par l’augmentation des infrastructures de distribution des services de monnaie électronique au cours de la période sous revue.

Le taux de pénétration démographique le plus élevé a été observé au Mali, avec 139 points de services pour 10.000 adultes, suivi de la Côte d’Ivoire (115 points de services pour 10.000 adultes), du Sénégal (113 points de services pour 10.000 adultes), du Bénin (112 points de services pour 10.000 adultes) et du Burkina (110 points de services pour 10.000 adultes). Le taux global de pénétration géographique des services financiers a également connu une augmentation, pour passer de 111 points de services sur 1.000 km2, en 2018, à 194 points de services sur 1.000 km 2, en 2019. Le rapport relève que le taux de bancarisation strict a progressé de 0,8 point de pourcentage, passant de 17,2%, en 2018, à 18,0%, en 2019. Le taux de bancarisation le plus élevé a été observé au Togo (25,1%), suivi du Bénin (24,8%), du Burkina (23,2%) et de la Guinée-Bissau (20,3%). Le Mali affiche un taux de 14, 2%, le classant en avant-dernière position devant le Niger, à 6,8%.

La monnaie électronique porte le taux d’inclusion à 60,1% en 2019

S’agissant du taux de bancarisation élargi, qui prend en compte les services de microfinance, il est ressorti au niveau de l’Union à 39,7% en 2019 contre 38,3% en 2018, soit une hausse de 1,4 %. Le taux le plus élevé a été en registré au Togo (78,5%), suivi du Bénin (72,2%), du Sénégal (52,0%) et du Burkina (43,4%). Les performances enregistrées dans ces pays au niveau du secteur de la microfinance s’expliquent notamment par les politiques et les programmes de développement, qui ont été mis en place au cours des dernières années.

Ces politiques ont permis aux populations, traditionnellement exclues du système bancaire, de bénéficier des services financiers. Le Mali affiche un taux de 26,7%. Le Niger, avec un TBE de 16,5% en 2019, apparaît comme le pays de l’Union ayant réalisé la plus faible performance en la matière.

Le taux d’inclusion financière ou taux global d’utilisation des services financiers s’est situé à 60,1% en 2019 contre 55,5%, en 2018. L’analyse du taux d’inclusion financière révèle que la monnaie électronique a contribué, de manière significative, à l’utilisation des services financiers dans l’Union. En effet, le taux d’utilisation des services de monnaie électronique a progressé de 5,4 % pour se situer à 39,6% en 2019. Par pays, la Côte d’Ivoire enregistre le taux d’inclusion financière le plus élevé (77,9%), suivie du Bénin (77,8%), du Togo (72,3%), du Burkina (70,9%) du Sénégal (70,0%) et du Mali (42,6%). Le Niger, en revanche, affiche un taux d’inclusion financière de 17,5%.

Le Mali affiche un taux moyen sur les crédits bancaires de 7,69% contre une moyenne de 5,34% (UEMOA)

Au niveau de l’évolution des coûts des services financiers dans la zone, il ressort que les taux d’intérêt nominaux appliqués par les banques sur les dépôts de la clientèle ont connu une baisse de 7 points de base, pour se situer à 5,34%, en 2019, contre 5,41%, en 2018. Le taux d’intérêt nominal le plus élevé a été enregistré au Burkina (5,87%), suivi du Niger (5,82%), du Togo (5,57%), du Sénégal (5,39%) du Bénin (5,35%) et du Mali (5%). La Guinée-Bissau et la Côte d’Ivoire affichent, quant à elles, des taux moins attractifs, respectivement de 4,61% et 4,82%. Pour la même année 2019, les taux d’intérêt appliqués sur les crédits accordés par les banques à la clientèle ont connu une baisse de 11 points de base, pour ressortir à 6,68%, en 2019, contre 6,79%, en 2018, suivant la même tendance baissière depuis 2012.

Par pays, les crédits accordés par les banques à leur clientèle sont ressortis moins onéreux au Sénégal (5,81%), en Côte d’Ivoire (6,34%), au Burkina (7,27%) et au Bénin (7,31%) et au Mali avec 7,69%. En revanche, ils se révèlent plus chers au Niger (9,39%) et en Guinée-Bissau (8,48%).

En conclusion, la BCEAO souligne que la situation de l’inclusion financière dans l’UEMOA s’est globalement améliorée au cours de l’année 2019. Les performances réalisées traduisent l’efficacité des actions mises en œuvre par les différentes parties prenantes pour créer les conditions favorables à l’accès des populations aux services financiers, notamment de proximité. Cependant, des efforts devraient encore être déployés par les Etats et la BCEAO, afin d’améliorer l’inclusion financière dans l’UEMOA. A ce titre, les actions au niveau des Etats devraient porter sur l’élaboration et la mise en œuvre de stratégies d’inclusion financière et de programmes d’éducation financière. Des réformes structurelles et des mesures favorables à l’inclusion financière devraient également être menées, notamment à travers la digitalisation des paiements publics et la participation active aux travaux de collecte de données d’inclusion financière. La Banque Centrale entend mener des actions dans le cadre de la poursuite de la mise en œuvre de la Stratégie régionale d’inclusion financière dans l’UEMOA.

Synthèse de Youssouf CAMARA

Source : l’Indépendant

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