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Situation alimentaire et nutritionnelle : Les acteurs en conclave à Ségou

La première session du Cadre harmonisé d’analyse de la situation et d’identification des populations en insécurité alimentaire, au titre de la campagne agricole 2021-2022 s’est ouverte hier à Ségou dans un hôtel de la place.

 

Du 8 au 11 novembre, la centaine de participants composés des services techniques, des experts du Comité permanent inter-États de lutte contre la sécheresse au Sahel (CILSS), du Programme alimentaire mondial (PAM), du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) et de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) vont analyser la situation alimentaire et nutritionnelle du pays et proposer des réponses appropriées.

La cérémonie d’ouverture des travaux était présidée par le ministre Commissaire à la sécurité alimentaire, Redouwane Ag Mohamed Ali. C’était en présence du gouverneur de la Région de Ségou, Alassane Traoré, du maire de la Commune de Sébougou, Modibo Traoré et du représentant des partenaires techniques et financiers et coordinateur national du Cluster, Théodore Kaboré.

Dans son intervention, le ministre Commissaire à la sécurité alimentaire a rappelé que notre pays à l’instar du CILSS et des autres pays de l’Afrique de l’Ouest, s’est engagé depuis quelques années, à travers le Système d’alerte précoce (SAP), dans un processus d’harmonisation des méthodologies d’évaluation de l’insécurité alimentaire appelé Cadre harmonisé. Cet outil consensuel et fédérateur, est renseigné et mis en œuvre à partir des informations issues des différentes évaluations de la situation alimentaire et nutritionnelle à travers le pays.

S’agissant des résultats de la campagne agro-sylvo-pastorale 2021-2022, les informations recueillies font état d’une pluviométrie capricieuse avec des poches de sécheresse plus ou moins importantes et un arrêt précoce sur l’ensemble du pays. Ces données ont également relevé une crue faible ayant entraîné des problèmes d’irrigation ou d’inondation de rizières à submersion libre et contrôlée, une décrue précoce qui pourrait impacter négativement les cultures de submersion, l’inondation des mares et lacs, la production halieutique, etc.

De l’avis du ministre Commissaire à la sécurité alimentaire, ces constats vont certainement impacter les perspectives de récoltes à travers le pays. «En effet, les nombreux semis tardifs, dont les cycles n’ont pas pu être bouclés convenablement et les cas d’inondations par endroits engendreront des baisses de rendement des cultures», a-t-il fait remarquer.

Sur le plan pastoral, Redouwane Ag Mohamed Ali a évoqué la soudure 2020-2021, qui a été particulièrement difficile dans les zones de concentration au nord du pays. Aussi, les descentes précoces de troupeaux transhumants pourraient provoquer des concentrations inhabituelles dépassant les capacités de charge de nos parcours et créer des risques de conflits entre les éleveurs et agriculteurs.

Le secteur de la pêche n’a pas été non plus épargné et les perspectives ne sont guère reluisantes en raison de la mauvaise crue, avec la mauvaise inondation des frayères pour la reproduction des espèces. En plus de tous ces inconvénients, a précisé Redouwane Ag Mohamed Ali, l’insécurité persiste et s’installe au Centre du pays, dans des zones où les populations peinent à se relever des difficultés antérieures. «En somme, toutes ces difficultés laissent présager des situations difficiles pour les populations de certaines zones», a-t-il révélé.

Par ailleurs, le ministre Commissaire à la sécurité alimentaire a déclaré que ce cadre harmonisé est devenu l’outil de référence de toutes les actions de sécurité alimentaire conjoncturelle dans notre pays. «C’est pourquoi, les résultats de vos travaux sont vivement attendus pour permettre au gouvernement et aux partenaires d’anticiper sur les questions de vulnérabilité alimentaire», a-t-il dit aux participants.

Quant au représentant des partenaires techniques et financiers et coordinateur national du Cluster, il a fait savoir que la campagne agricole qui s’achève a été extrêmement difficile et mitigée. Elle a été impactée par divers chocs notamment les sécheresses, les inondations et l’insécurité.

Aussi, les différents services techniques montrent des chiffres agrégés de plus 300.000 hectares de terres perdues du fait de cette situation. Théodore Kaboré a affirmé que cette rencontre constitue une opportunité idéale pour faire une analyse sans complaisance de la situation alimentaire du pays afin d’apporter des réponses.

Mamadou SY
Amap-Ségou

Source : L’ESSOR

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