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Situation alimentaire au Sahel et en Afrique de l’Ouest : La situation du Mali reste excédentaire

 Les rideaux sont tombés le vendredi 1erdécembre sur la rencontre des experts du CILSS marquée par une conférence. L’expert Mahalmoudou Hamadoun a dit que les populations du Mali, du Niger et du Burkina Faso pourront manger à leur faim. Voilà une assurance de taille qui vient couper court à des ragots.

L’hôtel Salam a abrité pendant trois jours les travaux de la réunion régionale de concertation technique pour la validation des bilans céréalier et alimentaire ex-post 2016/2017 et prévisionnels 2017/2018 des pays du CILSS et de la CEDEAO. Près de 120 participants ont participé à cet atelier.

Trois jours durant, les experts ont examiné et validé des données de production et les bilans céréaliers et alimentaires analysé la situation alimentaire et nutritionnelle à travers l’analyse cadre harmonisé.

A la clôture de la rencontre, le secrétaire du ministère de l’agriculture, Dr Abdoulaye Hamadoun, après avoir apprécié les conclusions a indiqué que « les récoltes sont globalement satisfaisants pour l’ensemble des pays du CILSS et de la CEDEAO ». Selon lui, les productions céréalières attendues sont estimées à 68,3 millions de tonnes, soit une légère hausse de 4% par rapport à la moyenne des cinq dernières années. Aux dires du ségal de l’agriculture  même si «l’analyse des résultats d’analyse du cadre harmonisé dans les 17 pays du Sahel et en Afrique de l’Ouest indiquent une situation alimentaire et nutritionnelle globalement acceptable, force est de constater qu’elle demeure préoccupante dans la région du Lac Tchad, au Nigéria pour causse d’insécurité ».

Pour atténuer les effets de l’insécurité alimentaire, Dr Abdoulaye Hamadoun, secrétaire général du ministère de l’agriculture d’inviter gouvernements et partenaires à la mise en œuvre des recommandations formulées par les experts.

Une situation pastorale est très préoccupante

Les initiateurs de ces trois journées étaient face à la presse après la clôture de la réunion.

Au nom du CILSS et ses partenaires, le coordinateur intérimaire a d’entrée de jeu remercié l’ensemble de la presse pour la qualité de la couverture médiatique.

Cette conférence de presse a-t-il fait savoir, est l’occasion pour eux d’informer l’ensemble des parties prenantes de la sécurité alimentaire et nutritionnelle au sahel et en Afrique de l’ouest, sur les productions prévisionnelles 2017/2018 et la situation de la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans notre espace à la fin de la campagne agro-pastorale.

Il a présenté le CILSS, parlé de ses missions et a fait savoir que c’est un dispositif inédit qui assure la veille sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans notre région.

Le coordinateur du programme régional d’appui à la sécurité alimentaire, la lutte contre la désertification, population et développement, notre compatriote Mahalmoudou Hamadoun a procédé à la lecture des principaux points consignés dans un avis.

Selon les intervenants, la situation pastorale est très préoccupante. En raison des mauvaises conditions d’installation de la végétation et aux pauses pluviométriques enregistrées, les productions fourragères restent très faibles et quasi inexistantes dans les grandes d’élevage en Mauritanie, au Nord Sénégal, au Sahel Burkinabé et à l’extrême Nord-est du Tchad, à l’Est du Niger et par endroits au Mali. Cette situation a déjà occasionné des départs importants des éleveurs et leurs troupeaux vers les zones d’accueil avec des risques de conflits. Cela laisse présager une soudure très précoce et des conditions très difficiles d’alimentation du bétail dans ces zones.

En dépit des efforts déployés par les Etats et leurs partenaires, la situation nutritionnelle demeurent préoccupante dans certaines régions de la Mauritanie, du Mali, du Tchad et du Nord-Est Nigeria où la prévalence de la malnutrition aigüe globale (MAG) dépasse le seuil d’urgence de 15%. En plus de ces zones, les prévalences de la MAG dépassant le seuil d’alerte de 10% est enregistré au Burkina Faso. Ainsi, depuis janvier à septembre 2017, plus de 1,2 million d’enfants malnutris aigus sévères ont été dépistés.

Ainsi, entre octobre et décembre 2107, plus de 5,2 millions de personnes auront besoin d’une assistance alimentaire et humanitaire immédiate pour sauver des vies humaines et lutter contre la malnutrition. Si les réponses prévues ne sont pas mises en œuvre d’ici la période de soudure prochaine couvrant les mois de juin à août 2018, et en plus de la détérioration des conditions d’alimentation du bétail déjà précaire dans la zone pastorale du sahel, nombre de personne en crise à pire pourrait atteindre 9,6 millions de personnes.

Sinaly

LES EXPERTS  DU CILSS FACE A LA PRESSE

« la population du Mali pourra manger à sa faim »,dixit  l’expert Mahalmoudou Hamadoun 

Au terme de la lecture de l’avis, les confrères ont posé des questions. Votre serviteur a voulu savoir, « si la population du Mali pourra manger à sa faim » ?

Le conférencier a indiqué « nous sommes dans un exercice qui a pour but de valider les résultats prévisionnels. Et au vu de ce qui nous a été présenté, je pense que la situation du Mali ressort excédentaire. Mais entre sécurité alimentaire et production agricole, il y a une grande différence. Pour assurer la sécurité alimentaire d’autres facteurs rentrent en ligne de compte en plus de la production et donc dire que oui les populations maliennes, nigérienne, burkinabés peuvent manger à leur faim.Elles ont une production agricole qui ressort excédentaire. Il y a d’autres facteurs qu’il faudrait prendre en compte pour s’assurer que chaque malien puisse accéder à l’alimentation. Cela implique des questions de disponibilités, d’accessibilités et d’utilisations ».

Notre confrère du journal « Le Républicain » a voulu savoir si des recommandations spécifiques ont été adressées aux autorités du Mali ? Le conférencier Mahalmoudou Hamadoun a fait savoir : «  Pas spécifiquement à cette rencontre. Les recommandations sont lancées à l’ensemble des 17 pays y compris le Mali. Il n’y a rien qui motive une recommandation spéciale aux autorités maliennes ».

Une question d’un autre confrère a été savoir : quelle appréciation le CILSS fait des dispositifs du Mali ?

Pour Mahalmoudou Hamadoun, « elles sont efficaces mais ont besoin de renforcement des capacités. Ils vivent des difficultés à pouvoir faire ce qui est demandé correctement d’eux. Ils arrivent à tourner et à fournir des informations. On ne peut pas dire qu’ils ne sont pas efficaces. Il faudrait renforcer les dispositifs au niveau des Etats. Il faudrait que les Etats mettent des ressources dans les dispositifs ».

Tiémoko Traoré

Le Pouce

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