Au Mali, lors des Assises nationales de refondation (ANR), il a été recommandé de donner aux Maliens de la diaspora la possibilité de prendre part aux élections législatives. Cette recommandation est salutaire, et leur participation représenterait un grand pas.
L’un des piliers de la démocratie est de permettre aux citoyens, à travers le vote, d’élire notamment leurs représentants et dirigeants. Lors des Assises nationales de la refondation, tenues du 27 au 30 décembre au niveau national, à Bamako, il a été recommandé que les citoyens maliens vivant à l’extérieur puissent désormais participer aux élections législatives.
Jusqu’ici, ces derniers n’avaient le droit de voter que lors des élections présidentielles. Cette recommandation a été accueillie comme salutaire. « C’est un grand pas pour la démocratie de notre pays. C’est ce qu’il faut appeler un élément de la refondation », s’enthousiasme Djenné Traoré, institutrice. Cette démarche est en cours depuis la mise en place du Conseil national de transition (CNT) qui, depuis, compte six représentants des Maliens de la diaspora.
Se faire entendre
Sur 20 millions d’habitants, il est estimé qu’environ six millions de Maliens sont installés hors du pays. Nombre d’entre eux vivent en Afrique. « Contrairement à ce que certains croient, les Maliens de la diaspora sont beaucoup plus dans les pays africains qu’en Europe ou en Amérique », témoigne Bams M’Bouillé Cissé, membre du Conseil national de transition et secrétaire à la communication du Conseil supérieur de la diaspora malienne (CSDM).
Les Maliens vivant à l’extérieur du pays veulent que la possibilité leur soit donnée pour parler de leurs préoccupations. « Il est juste que nous ayons nos propres représentants à l’Assemblée nationale », ajoute-t-il.
Que peut changer cette représentation des Maliens de l’extérieur à l’Assemblée nationale ? « Il sera question de la contribution financière des Maliens de la diaspora pour l’émergence du pays. Ensuite, alléger les difficultés que subissent nos compatriotes en dehors du pays, notamment les étudiants qui, à chaque fois, sont confrontés à des difficultés pour des raisons liées à leur condition de vie », a-t-il précisé. Avant d’ajouter que les contributions pourront changer de nature en fonction de l’évolution des choses.
Nouveau recensement
La contribution des Maliens de l’extérieur au développement est connue de tous. Abdoul Sogodogo, universitaire, estime qu’ils « contribuent fortement au développement du pays. Sur le plan économique ou sécuritaire, ils veillent à ce que le Mali émerge. C’est aussi juste qu’ils aient aussi leurs représentants au parlement. Cela aussi est une contribution pour le bien-être du pays ».
Concernant le nombre de députés qu’ils auront à l’Assemblée nationale, Bams Cissé pense « qu’il va falloir recenser à nouveau les Maliens tant à l’intérieur qu’à l’extérieur au regard du nouveau découpage territorial. Ainsi, nous saurons combien de députés la diaspora aura et comment ce choix sera fait en fonction des localités. Pour l’instant, rien n’a été décidé sur cette question. »
En 2020, à l’issue des élections législatives, nombre d’observateurs avaient indiqué que le nombre de parlementaires n’était pas suffisant au regard des collectivités dont le nombre va augmenter. Pour certains, il faut une nouvelle chambre à travers une réforme constitutionnelle. Celle-ci viserait à revoir la configuration de l’Assemblée nationale et à l’ouvrir à d’autres catégories de la société, notamment les Maliens établis à l’étranger.
Source : Benbere