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Si les maliens savaient, IBK pouvait

Le président de la République a, à la faveur du premier anniversaire de son élection à la magistrature suprême de notre pays, accordé deux interviews à la télévision nationale. L’une en français et l’autre, en langue nationale, bamanan. Histoire sans doute, de rassurer les uns et les autres sur sa volonté de conduire le « bateau Mali » à bon port ; mais aussi de redonner espoir à ses concitoyens. Qui l’ont élu, au second tour de l’élection présidentielle, à plus de 77% des voix.

 IBK ibrahim boubacar keita rpm

Le moins que l’on puisse dire, c’est que cet objectif est loin d’être atteint. Au lieu de susciter l’espoir de nos concitoyens, ces deux interviews ont, plutôt, engendré colère et indignation au sein de l’opinion publique. Le Chef de l’Etat a, non seulement, raté sa sortie médiatique ; mais aussi, n’a pas fixé de cap sur ses quatre prochaines années, confirmant ainsi l’hypothèse selon laquelle il ne disposerait pas de programme de société.

IBK aurait pu mettre à profit ces deux interviews, pour avouer aux Maliens qu’il a commis des erreurs, beaucoup d’erreurs. Et, du même coup, solliciter leur pardon. Mais aussi, leurs bénédictions pour la suite de son quinquennat.

IBK aurait pu, en toute humilité, dire à ses concitoyens que l’achat du Boeing présidentiel aura été une erreur. Un geste qui coutera cher à notre pays. Surtout, avec la suspension, par les partenaires techniques et financiers, de tous les programmes budgétaires destinés à notre pays.

IBK aurait pu, en toute humilité, présenter ses regrets à ses concitoyens pour les bourdes commises. Non seulement, par son Premier ministre à Kidal et qui a couté la vie à six préfets et sous-préfets ; mais aussi, par son ministre de la Communication qui a, contre toute attente, qualifié les Maliens d’ « aigris » parce qu’ils ont eu le tort de dire que le fameux Boeing présidentiel aurait été saisi outre Atlantique pour des irrégularités constatées sur ses documents.

IBK aurait pu, en toute humilité, présenter ses excuses pour l’ensemble des Maliens pour n’avoir pu ramener la sécurité à Kidal et, partant, dans notre septentrion en général. Mais aussi, pour n’avoir pas réussi à redynamiser notre économie, à remettre les Maliens au travail et à faire de notre capitale la vitrine de notre pays…

En lieu et place, le président de la République a tenté de magnifier, avec des mots qui disent sans dire, ses douze mois passés au pouvoir. Douze mois de pilotage à vue. Douze mois d’atermoiements, de valse hésitations et de rafistolage.

Chaque jour que Dieu fait, l’espoir suscité par la brillante élection d’IBK fait place au désespoir, à la désespérance, au sein de l’opinion publique. Les Maliens ne désespèrent plus. Ils désespèrent de ne plus pouvoir espérer.

Pour leur redonner espoir, une solution : mettre en place un « gouvernement commando ». Composé de technocrates, à l’intégrité morale et intellectuelle reconnues, ils auront la lourde tâche de sortir notre pays du gouffre dans lequel il est enfermé depuis un an. Trop d’espoirs déçus. Trop de colère, de frustrations… se sont cristallisés dans les cœurs et dans les esprits, durant ces douze derniers mois.

Oumar Babi

SOURCE: Canard Déchainé  du   10 sept 2014.
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