A Sévaré dans la région de Mopti, la population a manifesté ce mercredi 9 octobre 2019 alors que la région est confrontée à une insécurité grandissante. A l’appel de la plateforme “Faso ko”, la marche avait un double objectif : soutenir les forces armées maliennes et fustiger la gestion de la crise malienne par les forces étrangères.
La manifestation est partie du rond-point de Sevaré à la base de la MINUSMA, avant de se diriger vers la ville de Mopti. Selon Malamine Coulibaly, président de la plateforme « fasoko », la manifestation vise à soutenir les forces de défense et de sécurité du Mali. Les manifestants s’insurgent contre ce qu’ils appellent « la mauvaise politique de la France dans la gestion de la crise au centre ».« Aujourd’hui, nous devons dénoncer la stratégie, la politique de la France face à cette situation. Qu’on s’engage corps et âme pour demander leur départ sans conditions, le départ de la France, de la minusma et de toutes les forces étrangères », a-t-il martelé.
Pendant la manifestation, on pouvait entendre des slogans hostiles à la France et aux forces étrangères. « On est fatigué et on en a marre. Des gens sont tués tous les jours que ça soit des civils ou des porteurs d’uniformes », a lancé cet autre manifestant. Cette dame venue pour la même cause dénonce l’insécurité dans la région « On n’en peut plus. Nos parents sont tués, les commerçants ne peuvent pas aller faire leur marché hebdomadaire. D’ici à Goundaga si tu n’as pas de chance on te tue. La Minusma et Barkhane sont là pour nous aider. Qu’ils partent s’ils ne peuvent pas ».
Parmi les manifestantes, des épouses de militaires. Celles-ci s’opposent à l’envoi de leurs maris sur le front. « À Kati les femmes ont manifesté pour dire que leurs maris n’iront plus au front, nous aussi on ne veut plus que nos maris aillent se faire tuer. Nos enfants non plus », a déclaré cette épouse de militaire visiblement très en colère. Elle estime que les militaires à Bamako qui ne font que dormir , selon elle, doivent aussi être déployés sur les théâtres d’opération.
Selon les organisateurs de la marche d’autres actions suivront si leurs doléances ne sont pas prises en charges par les autorités
Il faut rappeler que ces manifestations ont eu lieu une semaine après la double attaque meurtrière qui a visé les forces maliennes à Boulkessy et Mondoro. Deux localités de la région de Mopti. 38 soldats maliens ont été tués dans ces attaques, et plusieurs autres portés disparus, selon le gouvernement.
Source : Studio Tamani