Après deux années d’incarcération, ils sont plus de 20 accusés à comparaître, depuis hier lundi 13 mars. En lien avec le phénomène de l’esclavage, ils sont poursuivis pour séquestration, tortures, coups et blessures volontaires, discrimination, détention illégale d’arme à feu, troubles graves à l’ordre public, violences et voies de faits, vols qualifiés, entre autres. Parmi les personnes inculpées, figurent le chef de village, certains de ses conseillers et le président de la jeunesse.
Dans sa lecture de l’arrêt de renvoi, le greffier a rappelé les faits. Le 17 juin 2021, les membres du CSP et Lambé se sont violemment affrontés dans le village de Kéniéba. Les premiers militent pour la fin de l’esclavage et les seconds veulent maintenir » l’esclavage par ascendance « , qu’ils considèrent comme une tradition à perpétuer.
Ce 17 juin 2021, les membres du CPS avaient décidé d’initier une réunion à l’occasion de l’anniversaire de la naissance de leur association, qui a vu le jour en 2020. Les membres du Lambé, appuyés par les notables du village, s’y opposèrent, provoquant des empoignades violentes entre les deux associations. Des membres du CSP furent séquestrés et torturés. Certains furent ligotés et détenus à la place publique du village, pendant quelques heures, en vue de les faire renoncer à leur mouvement.
Les voies d’accès du village ont été aussi bloquées par les membres de Lambé, pour empêcher l’arrivée d’autres membres du CSP des villages environnants.
Toujours, selon l’arrêt de renvoi, des membres du CSP ont été dépossédés de leurs biens, de force, par les membres de Lambé. Ces derniers sont accusés aussi de détention illégale d’arme à feu et d’avoir désobéi à une décision du maire.
Après ces incidents malheureux, plusieurs membres des deux associations avaient été interpellés par la justice. Mais pour faute de preuves, ceux du CSP ont été relâchés, depuis l’enquête préliminaire.
Devant cette Cour d’Assises, les premiers accusés ont nié les faits à eux reprochés. Ils seront à la barre jusqu’au 17 mars.
Oumar Bagayoko, correspondant Kayes
Source: l’Indépendant