La première session ordinaire de la Cour d’assises au titre de l’année judiciaire 2021 a débuté hier à la Cour d’appel de Bamako. Aux côtés des représentants du département de tutelle, plusieurs membres de la famille judiciaire et des responsables de forces de sécurité ont pris part à l’ouverture des travaux présidée par le premier président de la Cour d’appel de Bamako, Hamadoun Souleymane. C’était en présence du procureur général près la dite cour, Idrissa Arizo Maïga de nombreux magistrats et plusieurs autres invités.
C’est à 9 heures 50 minutes que les magistrats ont fait leur entrée dans la salle. Et sans perdre de temps, le président a procédé à l’ouverture de la séance avant que le greffier ne fasse lecture du PV de tirage au sort des six assesseurs qui vont siéger aux côtés des magistrats professionnels durant toute la session.
Ces assesseurs ont, tour à tour, décliné leurs identités et prêté serment avant de prendre place aux côtés des magistrats professionnels. S’adressant à ces «amateurs du droit», le procureur général près la Cour d’appel, Idrissa Arizo Maïga, a rappelé le caractère impartial et rigoureux de leur mission, tout en leur demandant de garder les secrets des délibérations même après la session.
Pour la présente session, les jurés ont 71 dossiers sous la main. Ils sont repartis en crimes de sang (4 assassinats, 8 meurtres, 12 cas de coups mortels, 1 de coups et blessures volontaires aggravés et 2 cas d’infanticide. Les infractions contre les mœurs se repartissent entre 10 cas de viol et 4 de pédophilie. Les membres de la cour devront également éplucher 7 cas de vols qualifiés, 11 dossiers se rapportant au terrorisme, 5 relatifs à la traite des personnes et 1 cas d’atteinte aux biens publics.
À ces dossiers s’ajoutent 2 cas de faux en écriture, 1 cas d’incendie volontaire, autant de trafic international de drogue à haut risque et 1 cas de possession frauduleuse. Le procureur général rassure que d’autres dossiers sont en cours de formalisation pour étoffer le rôle comme ce fut le cas lors de la dernière session.
Idrissa Arizo Maïga s’est clairement adressé aux membres qui composent la cour. Aux magistrats, il en appelle à leur professionnalisme habituel pour réduire au minimum le nombre de renvois. Quant aux assesseurs, le procureur général a insisté sur le respect du serment, avant d’appeler les avocats à la constance dans l’effort et le suivi régulier des affaires dans l’intérêt des accusés et des victimes. «C’est vrai qu’à toutes les sessions, ils se sont, conformément à leur déontologie, engagés avec acharnement, sans réserve et avec professionnalisme dans la défense des accusés», a reconnu le magistrat.
Le bâtonnier des avocats, Me Moustapha Cissé, a fait observer la minute de silence en hommage à Me Magatte Sèye, décédé il y a quelques jours. Il a rappelé tout le rôle que le défunt ancien bâtonnier a, de son vivant, joué dans la profession. Parlant de la présente session, il a promis plus de rigueur de ses collègues, avant de souhaiter que la session se passe dans les règles de l’art. Toutefois, Me Cissé qui a sollicité l’indulgence et l’amabilité de la cour, a de tout son cœur souhaité que le droit soit appliqué. «Nous sommes des hommes et nous jugeons des hommes en difficulté avec la loi», a dit le bâtonnier.
Avant de suspendre l’audience, le premier président de la cour, Hamadoun Souleymane, a rendu hommage aux officiers de police judiciaire, premier maillon de la justice, pour tout le travail abattu au quotidien. Il a, dans la foulée, regretté l’insistance de certaines infractions face auxquelles la justice ne faiblira point.
Mohamed TRAORÉ
Source : L’ESSOR