C’est un homme totalement déboussolé qui se confie à France Info à l’occasion d’une interview. Après 4 ans de captivité dans les geôles d’Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique), au cœur du Mali, Serge Lazarevic a été libéré des mains de ses ravisseurs, il y a 7 mois. Mais c’est un homme détruit qui peine à se reconstruire.
Le 9 décembre 2014, celui qui a foulé le sol français après 4 ans comme otage aux mains d’Al-Qaïda au Maghreb islamique, se sent ignorer, abandonner à son propre sort. Physiquement diminué à cause des nombreux actes de torture, l’homme de 54 ans est au bord de la déprime. “Depuis que je suis arrivé, je n’ai aucune aide de personne. J’ai été abandonné, je suis un SDF de la République française. Je considère que
j’étais mieux au Mali car même si on souffre, même si on est torturé et qu’on est esclave, l’esprit comprend mieux, car il y a une explication. Au Mali, ils prennent des otages et c’est une guerre contre la France. Ici, je ne sais pas pourquoi je suis là. Je cherche. Je ne me considère pas comme un héros mais je ne comprends pas ce qu’on fait avec moi depuis que je suis rentré. Ce que l’on veut faire avec moi. Et j’ai l’impression d’être invisible depuis que je suis arrivé”, a-t-il expliqué à la radio, ému, rapporté par le site d’information de Yahoo.
Depuis son retour en France, l’ancien chef de chantier vit dans un minuscule appartement de 9 mètres carrés en Seine-Saint-Denis. Diminué physiquement, il est difficle pour lui de reprendre le travail, et se heurte de ce fait à de vraies difficultés pour trouver un logement décent.
“Si je veux louer une maison, on me demande des déclarations d’impôts, si je vais dans une agence immobilière on me demande des fiches de paie et mes revenus. Pourtant, je leur ai donné des papiers du Quai d’Orsay qui disent que j’étais otage. Depuis 2011. Donc ils devraient le savoir, mais ils ne font pas attention au dossier”.
“Ma fille vient d’accoucher, j’ai trois petits-enfants, j’ai une femme que je ne peux pas voir parce qu’il n’y a rien, déplore-t-il. Il y a un lit et même pas une table et une chaise pour manger “, ajoute-t-il.