Le procès de Hissène Habré commencera le 20 juillet prochain à Dakar, ont annoncé mercredi 13 mai les Chambres africaines extraordinaires. L’ancien président du Tchad exilé au Sénégal est poursuivi pour crimes contre l’humanité, torture et crimes de guerre.
Le 20 juillet prochain, un procès historique s’ouvrira au palais de justice Lat Dior de Dakar. Ce sera la première fois qu’un ancien président africain sera jugé en Afrique dans un pays qui n’est pas le sien au nom de la compétence universelle.
« Il sera historique à condition qu’il respecte les règles d’une justice impartiale que les principes de droit ne soient pas bafoués », prévient déjà le Défenseur des droits de l’homme Reed Brody qui ne cachait pas mercredi sa joie.
L’accusation a pris le temps d’étayer son dossier au terme de quatre Commissions rogatoires au Tchad, de l’audition d’environ 2 500 témoins et victimes et bien sûr, l’exploitation des archives de la DDS, la police politique de l’époque.
De son côté, l’ancien président tchadien ne reconnait pas les Chambres africaines extraordinaires. Hissène Habré a toujours gardé le silence pendant les auditions et on ne sait pas s’il parlera lors de son procès. C’est l’une des grandes inconnues.
Mais pour les victimes là n’est pas l’essentiel. L’important est que ce procès s’ouvre enfin. Ce sera pour elles la concrétisation d’un rêve qui paraissait un peu fou au départ, mais qui à force de ténacité et d’imagination va bientôt, elles n’en doutent plus, se réaliser.