Dans une récente publication online datée dimanche 22 septembre, Confidentiel Afrique faisait état de la candidature de l’ancien ministre sénégalais de l’Economie, du Plan et de la Coopération internationale, Amadou Hott, à la présidence de la Banque africaine de développement (BAD). Jusque là chargé de l’Alliance pour les infrastructures vertes en Afrique (AGIA), le protégé de l’occupant actuel de cette prestigieuse fonction, le nigérian Adesina Akinwumi, a annoncé, dans la foulée, sa démission de son poste d’envoyé spécial auprès du président de la BAD. Une démission devenue virale et sur laquelle pesait de fortes spéculations.
Selon des informations crédibles exclusives obtenues par Confidentiel Afrique ce mardi, la candidature de l’ancien ministre du président sortant, Macky Sall, Amadou HOTT peut compter désormais sur le soutien effectif du Chef de l’État, Bassirou Diomaye Faye. En effet, selon des confidences autorisées parvenues à Confidentiel Afrique, l’ancien ministre de l’Économie Amadou HOTT a effectué le déplacement de New- York, en marge du sommet de l’avenir dans le cadre de la 79e Assemblée générale des Nations Unies, sur invitation personnelle du président de la République. Selon nos informations, le locataire du palais Roume a convié Amadou Hott à se joindre à la délégation officielle sénégalaise pour lancer la campagne de la candidature de son compatriote. Les choses sont allées très vite. Ils se sont entretenus longuement sur les contours de cette candidature qui hissera le leadership sénégalais sur la scène continentale et internationale, a appris Confidentiel Afrique.
Confidentiel Afrique n’avait pas manqué de s’interroger sur la pertinence d’une candidature ne bénéficiant pas de l’onction des plus hautes Autorités. Ceci dans la mesure où nos sources n’avaient pas relevé une quelconque discussion, au sommet de l’État, sur cette candidature, mais également le fait qu’elle n’avait pas été évoquée lors de l’audience accordée, dans la capitale sénégalaise, au président de la BAD par le chef de l’État Bassirou Diomaye Faye.
Une déclaration du président de la République devrait intervenir au courant de la semaine, renseigne une source officielle à Confidentiel Afrique. Qu’est-ce qui explique cet appui décisif à une telle candidature ? Sans doute, une lecture lucide du contexte actuel qui exige un retour rapide du pays de la Téranga aux premières loges de l’échiquier diplomatique continental, tant il est vrai que le leadership diplomatique du Sénégal a été affecté par les événements sociopolitiques survenus entre février 2021 et juin 2023. Mais, surtout, un réalisme stratégique qui impose de prendre la bonne décision, en temps opportun, avec le maximum de chances de réussite.
Amadou HOTT désormais en pole position
Avec le soutien officiel de l’État sénégalais, l’ancien ministre sénégalais de l’Economie a de réelles chances de prendre la succession du président Adesina en 2025, car il est adoubé également par des magnats du milieu banquier et financier nigérian, comme l’avait révélé dans son édition électronique du 22 septembre Confidentiel Afrique. Parmi ses soutiens les plus connus, ses deux ex-patrons, les milliardaires Aliko Dangote et Tony Elumelu, boss d’UBA Group.
Amadou Hott peut aussi exhiber, fièrement, des états de service satisfaisants, comme le fait d’avoir contribué activement, en tant qu’envoyé spécial à AGIA, à la mobilisation des ressources pour l’Alliance, dont le bouclage financier des 280 millions de dollars américains de budget est en passe d’achèvement. Confidentiel Afrique avait donc raison de craindre ce qui passait pour être un « gros ratage » si le soutien des autorités sénégalaises, au pouvoir depuis seulement cinq mois, n’était pas acquis. « La donne peut changer tout de même », avions-nous précisé. C’est le cas, désormais, avec le soutien officiel manifesté par l’État du Sénégal. Un coup diplomatique majeur, également, pour le président Bassirou Diomaye Faye si Amadou Hott accède à la présidence du groupe de la BAD.
Certes, la présidence de la BAD pour la période 2025-2035 est une partie loin d’être gagnée. Cependant, tout porte à croire qu’avec l’expérience dont il est crédité pour avoir exercé d’importantes responsabilités au sein de l’institution panafricaine, et surtout une bonne campagne auprès des États de la CEDEAO (une quinzaine) et ceux de la SADC (seize exactement), Amadou pourra faire la différence. Rien n’est encore joué. Il devrait sans doute faire face à de redoutables outsiders, tels que le mauritanien Ousmane Kane, ancien gouverneur de la banque centrale de son pays et ancien ministre des Finances, ou le béninois Romuald Wadagni, actuel ministre des Finances. Le Zambien Samuel Munzele est aussi sur la corde de l’épique compétition prévue en mai 2025. Les prochains mois seront décisifs.
Par Ismael AÏDARA (Confidentiel Afrique)