C’est une première depuis 2013 : les Sénégalais ont pu, ce samedi 22 décembre, entendre la voix de Karim Wade. Le fils de l’ex-chef de l’Etat vit en exil au Qatar. Il souhaite participer à la présidentielle de février prochain mais sa candidature pourrait être rejetée car le code électoral interdit à une personne condamnée à cinq ans de prison ou plus d’être candidat. C’est donc à distance que Karim Wade lance sa campagne… en diffusant via les réseaux sociaux l’enregistrement d’un discours dans lequel il appelle au rassemblement pour contrer Macky Sall.
« Chers frères, chères soeurs… » Six minutes et quinze secondes, des bruits d’oiseaux en fond sonore, une voix monocorde. Karim Wade a sans doute rêvé de prononcer ce discours place de la Nation à Dakar, devant une immense foule.
« Il ne s’agira pas seulement de mettre fin à sept années de gouvernance clanique de Macky Sall, d’atteinte aux libertés, de politisation de la justice, de dégradation de l’économie, de délabrement des services publics, d’appauvrissement de la population », dit-il.
Un appel au rassemblement
S’il liste nombre de critiques à l’encontre de Macky Sall, Karim Wade ne fait par contre aucune proposition concrète dans ce premier discours qui lance sa campagne. « Nos objectifs tiendront en quelques mots simples : rassembler, protéger, développer », assure-t-il.
Exilé, Karim Wade appelle enfin au rassemblement autour de lui. « Il s’agit de rassembler tous ceux et toutes celles qui sont décidés à agir ensemble pour réaliser, dès février 2019, la troisième alternance voulue par les Sénégalais », insiste-t-il.
Avec ce discours enregistré, Karim Wade brise donc le silence, indique qu’il sera avec ceux qui le soutiennent, mais ne donne aucune indication quant à la date d’un éventuel retour au Sénégal.
Par RFI