Dakar – Le député sénégalais Barthélémy Dias, un proche du maire de Dakar Khalifa Sall condamné vendredi à cinq ans de prison pour “escroquerie sur les deniers publics”, a été arrêté par la gendarmerie, a-t-on appris samedi auprès de son avocat.
Barthélémy Dias a été arrêté vendredi soir par la section recherches de la gendarmerie et était toujours retenu samedi dans cette unité à Dakar, selon son avocat Me El Hadji Diouf.
“Je ne sais pas ce qu’on lui reproche. Ils (les gendarmes) m’ont bloqué l’accès hier” à la gendarmerie, a-t-il indiqué.
Barthélémy Dias a été arrêté pour avoir tenu dans la presse des propos désobligeants envers les magistrats vendredi, après la condamnation du maire de Dakar, selon la presse locale samedi.
Le député s’en était violemment pris aux juges après l’annonce de cette condamnation.
“Monsieur Barthélémy Dias a tenu des propos insultants à l’endroit des magistrats en charge du dossier. De tels propos constituent une atteinte intolérable à l’honorabilité des magistrats concernés et au-delà, à la dignité de la Justice tout entière”, déclare le syndicat de la magistrature sénégalaise, l’UMS, dans un communiqué publié samedi.
L’UMS “condamne sans réserve (ces propos) et invite tous les citoyens à la retenue et au respect dû à l’institution judiciaire”.
M. Dias, membre du Parti socialiste (PS) qui fait partie de la coalition présidentielle, est un fervent soutien de Khalifa Sall, condamné vendredi à cinq ans de prison et plus de 7.600 euros d’amende pour “escroquerie sur les deniers publics et faux en écriture” sur un montant d’environ 2,5 millions d’euros.
Il est reproché au maire de Dakar d’avoir, entre 2011 et 2015, retiré ce montant des caisses de la Ville de Dakar sur la base de fausses factures et pour acheter des denrées alimentaires qui n’ont jamais été livrées.
Barthélémy Dias et Khalifa Sall sont des dissidents du PS. Ils font partie des responsables de cette formation exclus en décembre pour “violences, indiscipline et activités politiques concurrentes” à celle de la direction.
Khalifa Sall, 62 ans et en détention préventive depuis plus d’un an, impute ses déboires judiciaires à son statut d’opposant au chef de l’Etat Macky Sall qui, selon lui, l’a traduit en justice pour l’empêcher de se présenter à l’élection présidentielle de 2019.
Macky Sall, élu en 2012 pour sept ans, est candidat à un deuxième mandat.
AFP