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Sénégal: Apres quelque jours de détention au Congo Y en a marre déclare: «plus on nous brûle, plus on brille…»

Samedi 21 mars 2015 – Fadel Barro, Le Coordonnateur du mouvement Y’en a marre, fraîchement sorti de prison au Kinshasa, a levé une partie du voile sur les coulisses de leur calvaire congolais. Le journaliste et membre fondateur du mouvement, entouré par les autres esprits venus de tout le pays (Les section régionale sont appelées Esprits) est largement revenu sur les événements qui ont conduit à leur interpellation au Congo, ainsi que sur les conditions de leur détention. Les activistes ont également tenu à répondre à leurs détracteurs et justifier leur action au sein de «Y’en a marre».

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Les jeunes activistes sénégalais du mouvement y’en a marre rescapés des prisons congolaises sont sortis de leur silence et ont fait face à la presse vendredi à Dakar. Déclarés persona non grata au pays de Joseph Kabila, les activistes ont tenu à préciser qu’ils n’ont subi aucuns mauvais traitement durant leur séjour carcéral.

«Lorsque la police nous a transférés à l’Agence nationale de renseignement (Anr), nous avons d’abord été séparés par nationalité, puis enfermés dans une salle de réunion», précise Fadel Barro.
«Ensuite nous sommes restés en cellule jusqu’au lendemain (…) Lorsqu’on a demandé à l’administrateur de l’Agence nationale de renseignement ce qu’ils nous reprochent, il nous a répondu : «On ne vous reproche rien.» C’est donc à notre grande surprise que nous avons appris que les autorités congolaises nous avait présentés comme des commandos, des terroristes venus déstabiliser le Congo», a poursuivi le militant, ajoutant qu’ils ont subi une audition de 5 heures devant les policiers.
Ces derniers ont ensuite confisqué leurs bagages et matériels consciencieusement fouillés.
«L’ordinateur d’Aliou Sané a été notamment saisi, sans qu’aucunes explications ne soit données (…) Et le 18 mars, les policiers sont venus nous rendre nos portables, et nous ont dit que nous sommes libres».

En effet, les policiers congolais ont libéré et expulsé les trois Yen a marristes, malgré qu’il n’y ait pas de charge retenues à leur encontre.

 «On nous a emmenés à l’aéroport et nous avons pris un avion…», a conclu l’ancien journaliste qui s’inquiète pour ses camarades congolais dont il dit ignorer les conditions de détention. Les autorités congolaises gardent en effet dans les geôles kinoises une dizaine de leurs ressortissants arrêtés en même temps que les trois Sénégalais, selon Rfi.

Revenant sur les motivations de leur voyage,Fadel Barro Rechercher Fadel Barro a expliqué que Y’en a marre s’est rendu auCongo RechercherCongo «sur invitation de l’Association de la société civile congolaise dénommée Filimbe (sifflet en Swahili).

C’est un mouvement citoyen qui fait la promotion du civisme, de la citoyenneté et de l’émancipation de la jeunesse. Nous étions en règle, nous ne nous serions jamais rendus auCongo Rechercher Congo si l’Ambassade à Dakar avait refusé de nous délivrer le visa. Nous sommes respectueux des règles et des lois des pays d’accueil», a précisé Fadel Barro, répondant aux accusations des autorités congolaises qui reprochent aux activistes sénégalais d’avoir obtenu des titres de séjour illégaux. Le militant a par la suite fait le récit de leur séjour dans la capitale congolaise.

Entre rencontre avec les partis politiques et les différents mouvements civiques locaux, l’emploi du temps chargé des Y’en a marristes se déroulait selon le plan initial, jusqu’à la conférence de presse fatidique à Massina.

«Quand nous sommes arrivés sur les lieux où devait se tenir notre conférence, on a trouvé la Police partout. Cela nous a rassuré car nous pensions que c’était pour assurer notre sécurité», raconte Fadel Baro. Mais le groupe va vite déchanter.
«Alors que nous étions en train de répondre aux questions des journalistes, la Police militaire a débarqué. Ils ont embarqué tout le monde. Même les journalistes. On s’est tous retrouvé à l’Agence nationale de renseignement».

Les activistes ont profité de leur face à face d’hier avec la presse, pour répondre à leurs détracteurs, notamment au sujet des financements d’Ong occidentales dont aurait bénéficié le mouvement de contestation. «Nous collaborons avec toutes les associations qui portent les mêmes valeurs que nous (…)

Ceux qui nous le reprochent le font parce qu’ils veulent discréditer Y en a marre, pour ne plus entendre sa voix, parce qu’elle les dérange. C’est comme tous ces gens qui veulent nous embastiller, nous ridiculiser… Mais c’est peine perdu. C’est comme l’or. Plus on nous brûle, plus on brille !», a scandé le coordinateur.
Et lorsqu’on les accuse d’être instrumentalisés ou de trahir leurs engagements non-partisans, Fadel Baro se montre acerbe.
«Certains sont incapables d’admettre qu’en Afrique, il y a des jeunes qui puissent se lever, se dresser et avoir une vison claire de leur avenir et se battre pour y arriver. Pour eux, un Africain qui porte un combat, il est manipulé par quelqu’un. Peut-être est-ce parce qu’ils sont des anciens colonisés», s’interroge-t-il.

Enfin, ceux qui leur reprochent de «ne pas balayer chez eux et de balayer devant chez autrui», ils rétorquent : «nous ne partons pas dans d’autres pays du monde en négligeant ce qui ce passe au Sénégal. Mais nous ne pouvons pas nous enfermer dans le cadre sénégalais. Nous sommes au 21ème siècle et nous devons tous échanger les uns les autres, car le rêve des jeunes est de faire une union africaine des peuples», assènent-ils.

Contre ceux qui les voient comme des donneurs de leçon, une autre victime de la justice congolaise, Fou Malade, précise que le voyage de Y’en a marre auCongo Rechercher Congo était un moyen «d’apprendre auprès des mouvements civiques présents au Congo, pour ainsi relancer la dynamique du mouvement».

Si les activistes se défendent de toute ingérence au Congo, leur voyage intervient en pleine crise politique, suite à la volonté affirmée deKabila Rechercher Kabila de changer la Constitution pour briguer un nouveau mandat présidentiel. La présence de Y’en a marre à Kinshasa a ainsi pu être interprétée par le Chef d’État congolais comme une menace, à l’image de ce que le mouvement Balai-citoyen a pu accomplir au Burkina Faso.

 Sidy Ndao, Dakar
Source: bamada.net
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