Au Mali, le programme ambitionne de toucher à l’horizon 2030 les acteurs évoluant dans le secteur agro-sylvo-pastoral et halieutique
Le Programme agroalimentaire pour la résilience intégrée et le développement économique du Sahel (Pro-Arides) a été lancé hier par le ministre délégué auprès du ministre du Développement rural, chargé de l’Élevage et de la Pêche, Youba Ba.
Doté d’un budget estimé à plus de 65 milliards de Fcfa, il est financé par le ministère des Affaires étrangères des Pays-Bas au profit du Mali, du Burkina Faso et du Niger. Assurée par l’Organisation néerlandaise de développement (SNV), son exécution va s’étaler sur dix ans. Elle le sera en collaboration avec Care Pays-Bas, Wageningen University et Research et Royal Tropical Institute. Partenaires locaux de la SNV, organisations fédératrices régionales et nationales paysannes et pastorales, gouvernements locaux et instituts de recherche, seront également impliqués dans sa mise en œuvre.
Pour ce faire, le Programme sera exécuté en deux phases. Durant ses cinq premières années, les activités seront axées sur l’autonomisation des institutions, le renforcement des capacités, le rétablissement de la confiance, le développement, l’expérimentation, l’amélioration des méthodes et stratégies dans les zones d’intervention. Pour les cinq dernières années, le Pro-Arides sera mis en œuvre dans la zone soudano-sahélienne du Burkina Faso, du Mali et du Niger. En se concentrant sur les régions où les moyens de subsistance agricoles et pastoraux se rencontrent.
Objectifs : contribuer à la résilience, la sécurité alimentaire et accroître les revenus des ménages agricoles et agro-pastoraux. Cela grâce aux services de qualité offerts par des institutions et organisations décentralisées efficaces, à une meilleure gestion des ressources naturelles et des terres, et un développement économique local amélioré.
Au Mali, le Pro-Arides profitera à 27 communes des Régions de Ségou (Cercles de San et Tominian) et de Mopti (Cercles de Bankass et Koro). L’ambition est d’arriver à toucher au moins 990.907 personnes évoluant dans le secteur agro-sylvo-pastoral et halieutique, à l’horizon 2030. Chargées de sa mise œuvre dans ces localités, la Coordination nationale des organisations paysannes (CNOP), l’Association malienne pour la promotion du Sahel (Amapros), les Agences de développement régional (ADR) de Ségou et Mopti et la Near East Foundation (NEF), seront mises à contribution pour ce faire.
La concrétisation de cette volonté, qui traduit l’engagement constant des Pays-Bas à relever le niveau de vie dans notre pays, peut aider le Mali à faire face à certains défis liés à l’insécurité alimentaire et l’emploi. «Les systèmes alimentaires sont au cœur de nos vies, de notre bien-être et de nos sociétés.
Cela est particulièrement vrai au Sahel et notamment au Mali, où la grande majorité de la population vit encore des activités liées à l’agriculture et l’élevage. L’augmentation de la production agroalimentaire y est régulière et forte mais la proportion de personnes souffrant de faim et de malnutrition est importante, et ne cesse de croître», a souligné le ministre Youba Ba. Selon lui, ces défis constituent des opportunités pour notre pays, car l’économie alimentaire est la première source d’emploi pour les populations.
«Elle le sera davantage dans un avenir proche, à la fois pour assurer la production agricole, la transformation agroalimentaire et la distribution des produits», a-t-il assuré, avant de promettre que notre pays veillera à l’atteinte des objectifs du programme.
En la matière, l’approche Pro-Arides porte une valeur ajoutée de durabilité, a ajouté le représentant du Royaume des Pays-Bas au Mali. «Il tient d’une théorie rassurante du changement, à même d’inverser la tendance du précaire et de faibles niveaux de résilience des populations du Sahel qui se battent contre des chocs externes. Notamment de graves problèmes d’insécurité alimentaire et de malnutrition, exacerbés par la Covid-19 et la situation sécuritaire», a constaté Marchel Gerrmann.
«C’est avec l’ambition de contribuer à transformer les systèmes alimentaires en tenant compte de l’ensemble de ces défis que nous avons conçu le Pro-Arides en étroite collaboration avec nos partenaires, après un processus de formulation inclusif et participatif des communautés…», a expliqué le directeur pays de la SNV, Harm Duiker.
Fadi CISSÉ
Source : L’ESSOR