Interpellé lundi, son incarcération est consécutive à une déclaration tonitruante faite samedi dernier à la 3ème conférence nationale de l’ ASMA CFP, la formation du défunt ancien premier ministre, soulignant que ” Soumeylou Boubèye Maïga a été “tué, assassiné, c’est le terme qu’il faut” .
L’ancien premier ministre malien, Soumeylou Boubèye Maiga, est décédé le 21 mars 2022 à l’âge de 67 ans dans une clinique de Bamako, la capitale. Il était l’un des vieux routiers de la scène politique malienne, et était emprisonné dans une affaire de fraude présumée. Soumeylou Boubèye Maiga était détenu depuis août 2021 à la prison centrale de Bamako, inculpé de “faux, usage de faux et favoritisme” après une enquête sur l’achat de matériel militaire et l’acquisition d’un avion présidentiel en 2014 alors qu’il était ministre de la Défense.
En décembre 2021, il a été transféré dans une clinique de Bamako où il est décédé plus tard. Sa famille et ses médecins ont demandé en vain qu’il soit évacué (à l’étranger) pour être soigné lorsque sa santé se dégradait.
Enième séjour à la case prison
Cette énième arrestation de l’activiste a été ordonnée par le procureur du tribunal de la commune IV, a rapporté son organisation, le Collectif pour la défense de la république (CDR), dans une publication sur les réseaux sociaux. Les policiers l’ont interpellé à son domicile vers 10 heures ce lundi puis l’auditionné avant de le présenter au procureur. L’affaire sera jugée le 13 juin.
A titre de rappel, il a été arrêté précédemment suite à une poursuite engagée contre lui “pour outrage à magistrat” par les deux principaux syndicats des magistrats du Mali, à savoir le Syndicat autonome de la magistrature (SAM) et le Syndicat libre de la magistrature (SYLMA).
Dans un communiqué conjoint publié, deux semaines avant, les deux syndicats ont mis en garde certains leaders d’opinion maliens par rapport à des propos qu’ils tiennent contre l’institution judiciaire depuis la libération des personnes poursuivies dans l’affaire dite des “bérets rouges”, relative à la mort d’une vingtaine de soldats de la garde présidentielle lors du coup d’État de 2012.
Chroniqueur dans une radio de Bamako et chef d’un mouvement de la société civile, “Ras Bath” s’est fait un nom dans le combat contre l’ancien régime du président Ibrahim Boubacar Keïta devenu impopulaire. Ses ardeurs ne se sont pas refroidies aux lendemains de la seconde immixtion des militaires sur la scène politique intervenue le 18 août 2021. Un déferlement de meetings, tant à l’intérieur du Mali qu’à l’extérieur doublé de chroniques au vitriol ont systématiquement épinglé la gouvernance des nouvelles autorités.
Accusé dans une affaire de tentative de déstabilisation, avec l’ancien premier ministre Boubou Cissé, il est mis derrière les barreaux, puis relâché le 19 avril, après trois mois de détention, à la faveur d’une décision de justice qui a définitivement clos le dossier.
Fanfan