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Second tour : Un Moussa Mara républicain à souhait

Le lundi, 20 août 2018, la Cour constitutionnelle du Mali a proclamé les résultats définitifs du Second tour de l’élection du Président de la République du Mali. Comme on s’y attendait, la Cour a confirmé les résultats provisoires annoncés par le ministre de l’Administration et des Collectivités locales, Mohamed Ag Erlaf. Pendant que le candidat malheureux, Soumaïla Cissé, galvanisait ses troupes et les invitait à descendre dans la rue, voici qu’une voix d’un « opposant » au Président sortant, Ibrahim Boubacar Keïta, l’ancien Premier ministre Moussa Mara, signait et publiait un Communiqué qui tranche avec l’atmosphère de défiance et de contestation qui avait prévalu la veille de ladite proclamation. C’est un Moussa Mara digne et très républicain qu’on découvre à travers les lignes du Communiqué officiel du « Parti YELEMA, le Changement ».

Jusqu’au bout, Soumaïla Cissé se sera inscrit dans la ligne de la contestation du pouvoir d’IBK. Depuis leur rencontre historique du 4 août 2013 qui avait fait naître un grand espoir dans le cœur des Maliens quant à la mobilisation des politiques pour relever un Mali bien mal en point à l’époque, IBK et Soumi auront été plus que des « frères ennemis » durant ces cinq dernières années. Il faut dire que le Président de l’URD était dans son rôle, ayant inscrit son action politique dans l’Opposition au pouvoir en place. Si en 2013 la défaite du Chef de file de l’Opposition était sans équivoque, le Président de l’URD s’était convaincu que 2018 était son tour tant IBK a été critiqué et, parfois, vilipendé pour sa gouvernance que beaucoup ont qualifiée de « catastrophique ». En se proclamant vainqueur de l’élection du Président de la République avant les résultats provisoires du MATC et suivant ses propres estimations, Soumaïla Cissé ne pouvait nullement reconnaître la victoire d’IBK encore moins féliciter ce dernier. Ce rôle revient à Moussa Mara pourtant pas en bons termes avec son ancien mentor.

En effet, Moussa Mara est de tous les responsables de partis politiques opposés à IBK, celui qui, dans un Communiqué officiel, a, jusque-là, sans ambages, félicité le Président réélu. Au regard des rapports tendus entre les deux hommes depuis que le premier a été démis de ses fonctions de Premier ministre en 2014, la réaction de Moussa Mara est celui d’un grand républicain. D’autant plus que le Président de YELEMA, qui n’a pas soutenu IBK au second tour, n’était nullement obligé de faire une telle déclaration. En écrivant : « Le parti félicite le Président Ibrahim Boubacar KEITA pour sa réélection et lui souhaite bonne chance dans cette mission exaltante au service des Maliens », Moussa Mara s’inscrit dans la légalité républicaine qui fait accepter la décision de la plus haute juridiction du pays qu’est la Cour constitutionnelle.

L’expression « au service des Maliens » indique clairement que pour Moussa Mara, IBK est désormais le Président de « tous les Maliens » pour les cinq prochaines années. Cela ne signifie nullement que l’ancien Premier ministre n’est pas conscient que l’élection 2018 du Président de la République n’est pas exempte de tout reproche. Mais quand la Cour Constitutionnelle a définitivement tranché, le Premier ministre qu’il a été ne peut que s’aligner derrière cet arrêt. Il ne faut pas croire pour autant que le Président de YELEMA est prêt à collaborer avec son ancien mentor. Son Communiqué, en fait, aura toute son importance en …2023, quand les Maliens se souviendront de lui comme d’un légaliste respectueux des Institutions de la République.

En prenant « acte de l’arrêt 2018-04 / CC- EP de ce jour lundi 20 Août 2018 proclamant les résultats définitifs du second tour de l’élection présidentielle dans notre pays », Moussa Mara et le Parti YELEMA mettent le Mali au-dessus de toute autre considération. Ce qui importe avant tout c’est le Mali. « Le « Parti YELEMA, le changement » invite l’ensemble des Maliens à prendre conscience de l’importance des défis auxquels notre pays fait face et y consacrer leur Énergie », peut-on lire dans le Communiqué. Ces « défis » sont au-delà de la seule personne d’IBK. Ils demandent que tous les Maliens, réconciliés après l’élection du Président de la République, s’attèlent désormais à l’essentiel qu’est la reconstruction de Maliba. La prière finale demandant à Dieu, « le seigneur de soutenir notre pays et d’éclairer ses dirigeants » est l’expression d’un amour profond pour le Mali. Quand on aime vraiment Maliba, on ne peut que lui souhaiter tout le bien possible, même avec IBK comme Président. Comme le dit le Journaliste : « Qu’Allah bénisse le Mali » !

Diala Thiény Konaté, Source : Malikilé

 L’Enquêteur

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