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Second tour de l’élection présidentielle du 29 juillet : Et si Soumaïla créait la surprise le 12 août prochain ?

Selon un politologue sénégalais repris par un confrère dans le magazine Tract publié sur le site seneweb.com, en Afrique subsaharienne francophone, il y a une loi d’airain, à laquelle le Mali ne dérogera pas : un président sortant qui est mis en ballotage pour un second tour sera immanquablement battu à la fin.Soumaila peut-il alors créer la surprise le dimanche prochain ?

Pour plusieurs analystes, en poussant IBK au coin de corner avec un score de 41,42%, les 24 adversaires ont d’ores et déjà réussi le tour de force de le faire battre par son challenger Soumaïla Cissé dans deux semaines. Même si cette lecture n’est pas certaine à cent pour cent, certains observateurs croient qu’elle traduit la réalité des aspirations majoritaires dans le pays de Soundiata Kéita.

Ces analyses, assure Ousseynou Nar Guèye sur Seneweb.com, expliquent qu’au premier tour, IBK aura fait le plein de voix du candidat présidentiel qu’il est, fort des moyens de l’Etat et la capacité de mobilisation stipendiée offert par son statut de «candidat officiel». IBK a obtenu 41,42% et Soumaila Cissé 17, 80%. Et de souligner qu’il s’agit d’un match retour, une sorte de remise à zéro des compteurs…

Comme en 2013, le second tour de la présidentielle malienne opposera donc le président sortant au chef de file de l’opposition.  Selon les chiffres officiels, le taux de participation est faible : seulement 43,06% des électeurs se sont rendus aux urnes dimanche 29 juillet. Tous les électeurs qui s’y ajouteront au second tour viendront aux urnes pour faire tomber IBK ou du moins pour voter dans le sens du changement.

L’homme d’affaires et milliardaire Aliou Diallo arrive à la troisième place, avec 7,95 %, juste devant Cheick Modibo Diarra, qui a obtenu 7,46% des suffrages exprimés. Les autres candidats arrivent loin derrière : Housseini Amion Guindo a obtenu 3,89% des voix, et  Oumar Mariko est en sixième position, avec 2,42%; les autres candidats affichent des étiages très faibles, allant de 1,77% pour Harouna Sankaré à 0,36% pour Kanté Djénéba N’Diaye, la seule femme sur les 24 candidats en lice.

Mercredi, avant même l’annonce de ces chiffres, deux tiers des 24 candidats au premier tour avaient dénoncé des résultats «affectés par des irrégularités» dans une série de circonscriptions, évoquant des «bourrages d’urnes» et l’«achat de votes» dans une déclaration commune signée par le chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé, 68 ans.

De son côté, le camp présidentiel crie aussi à la fraude. Mahamadou Camara, le porte-parole d’IBK, balaie les critiques, accusant en retour l’opposition. «Nous avons des images sur lesquelles on peut voir des partisans de l’URD (le parti de Soumaïla Cissé, Ndlr) corrompre des électeurs !», a-t-il assuré, promettant même de «saisir la Cour constitutionnelle après la proclamation des résultats provisoires».

Les tractations de ralliement des autres candidats au second tour se feront en faveur de Soumaïla.  Les faiseurs de rois seront donc Aliou Diallo et Cheikh Modibo Diarra. Aucun des deux n’a un quelconque intérêt à soutenir IBK, ils se rallieront à Soumaïla Cissé.

Le premier est ce qu’on peut appeler un «OVNI politique», c’est-à-dire un Objet volant non identifié, sur la scène politique malienne. Parce qu’Aliou Diallo est un homme d’affaires prospère. Il y a cinq ans, lors de la précédente présidentielle, il avait soutenu la candidature de l’actuel chef de l’Etat. Mais cette fois-ci, il s’est lancé lui-même dans la course, d’abord contre le même IBK. Et il a fait fort, parce qu’il fait partie du tiercé de tête de la présidentielle. Son thème de campagne a été l’alternance, rien que l’alternance, une éducation pour ces choix futurs. Et il «alternera» IBK.

Cheikh Modibo Diarra est, lui, un ancien Premier ministre. Il fait partie des faiseurs de rois, du second tour en compagnie de son allié, l’ancien Premier ministre Moussa Mara, qui ne peut pas voir IBK en peinture et appellera à voter contre lui.Enfin, il va falloir compter avec d’autres candidats comme Oumar Mariko, l’ancien ministre Amion Guindo ou encore un autre ancien Premier ministre, Modibo Sidibé.La variété des candidatures de l’opposition malienne, qui auront été au nombre de 23, face à IBK devrait développer un réflexe grégaire et une démarche unitaire, même si les possibilités de trahisons foisonnent en politique. Mais, il est plausible que Soumaïla Cissé crée la surprise, pour peu que le pouvoir joue le jeu de la transparence en laissant libre cours à l’expression de la volonté du peuple.

 

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