La tenue du premier tour de la présidentielle a été marquée par des actes de violence dans le centre et le nord du pays. Mais Bamako aussi a connu sa part d’écart avec des manquements à certaines règles. Dans un post sur Twitter, Studio Tamani a souligné une attaque contre un bureau de vote de la commune de Mariko, à 45 km de Niono, par des hommes armés non identifiés.
L’information de studio Tamani a été confirmée par les autorités du cercle de Niono. Et la même source d’affirmer que les habitants des villages Djoli, Roubéré, Tana, Yogôrô dans le cercle de Youwarou, région de Mopti ont été menacés par des jihadistes. « Les chefs de village ont donc renvoyé les agents électoraux par peur de représailles », a indiqué Studio Tamani.
La région de Mopti est de loin la plus touchée. Kikara, localité située à 30km de Douentza, a été attaquée. A Manako, près de Fatoma, il y a une attaque. Douma, 13km de Douentza, n’a pas aussi pu voter. Les bureaux de vote de la commune de Gandamia dans le cercle de Douentza, région de Mopti ont été saccagés. Pas de vote également à Diambakrou, localité située dans le cercle de Mopti non loin de Konna. « Des hommes armés ont détruit les urnes hier nuit. Des coups de feu ont été signalés dans ville hier nuit également. Des messages pleuvent pour dissuader la population de la zone à ne pas aller voter», a révélé le journaliste Moussa Nimaga.
Le directeur de l’unique école de la localité de Ouro_Nema, commune de Kounary, a été arrêté dans la nuit de samedi à dimanche et violemment tabassé par des terroristes.
Cette localité est à quelques kilomètres seulement de la ville de Sevaré qui abrite plusieurs camps militaires maliens et étrangers. Et le village est au bord de la route nationale goudronnée qui mène à Konna donc facile d’accès.
Dans la région de Gao, il y a eu des attaques dans le Gargouna, à environ 20 km d’Ansongo, selon les habitants de la localité.
Toujours des sources locales ont rapporté que plusieurs localités de la région de Tombouctou ont été touchées par des actes de violence visant à empêcher la tenue de la présidentielle : Lafia, non loin de la ville de Tombouctou; Nana dans le cercle de Gourma Rharous. « Il y a une situation que je veux partager avec vous. A Gossi dans le cercle de Gourma_Rharous, en ce qui concerne les bureaux de vote de NDaki situé à 100km et Ebangmalane, 45 kilomètres, seuls quelques présidents de bureau sont sortis à 03h du matin avec les matériels à l’insu des assesseurs, délégués et autres personnels », a rapporté le blogueur Moussa Nimaga, citant un habitant de la localité.
La même source a indiqué que les présidents de bureau qui devraient se rendre dans ces localités respectives ont été remplacés au profit des militants du Rassemblement pour le Mali (RPM). Selon la source du Blogueur Moussa Nimaga, à Gossi village, certains bureaux ont aussi libéré les assesseurs, tout en leur donnant rendez-vous à 18 heures pour le payement des honoraires. « Les présidents sont restés et gèrent les bureaux de vote comme ils veulent », a poursuivi le Blogueur Moussa Nimaga.
Des individus armés non identifiés sur des motos ont pris l’urne de Tindandan, une localité située à environ 28 km de Tombouctou, des faits qui se sont déroulés vers 10 heures. Les observateurs de la COCEM ont aussi confirmé une attaque à Niafunké dans la région de Tombouctou. Des témoins ont reconnu qu’un électeur homme a voté avec la carte d’une femme.
A en croire la population locale, le bureau de vote de Saourassane dans la commune de Dianké a été incendié le dimanche à 7 heures par des individus armés non identifiés à bord de 12 motos, dans une localité située à une cinquantaine de km à l’ouest de Niafunké.
Selon le communiqué de presse du POCIM (Pool d’observation citoyenne du Mali), on note la non-tenue du scrutin à Ouro Antari et à Sa dans le cercle de Youwarou, Derari dans le cercle de Djenné, dans tous les villages de la commune de Diafarabé (sauf diafarabé ville) ; Kikara, Nokara et kéréna dans le cercle de Douentza, Dianké et Koumeira dans le cercle de Niafunké; dans certaines communes du cercle de Goundam.
Quant à Bamako, il n’y a pas eu d’attaques, mais on a signalé des irrégularités dans plusieurs bureaux de vote. Par ailleurs, les critiques ne manquent pas sur la volonté du pouvoir de tricher. «Plus de 200 véhicules remplis d’urnes bourrés ont quitté la mairie centrale vers 3 heures du matin, le peuple malien est témoin de la fraude électorale », a dénoncé sur les réseaux sociaux, une habitante de la capitale. Mais aucune autre source n’a confirmé cette allégation.
Soumaila T. Diarra
Source: Le Républicain