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Scandale du drapeau aAzwadien à Bamako: ni compromission ni abdication

Que ne ferait pas Pâris pour les beaux yeux de la belle Hélène ? L’histoire se décline en une sagesse tirée de la mythologie grecque sur fond de dilemme shakespearien. L’allégorie est-elle hors contexte et hors propos ? Traduisons-là dans notre contexte frénétique de la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation.

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Afin de promouvoir la paix, le dialogue social et la réconciliation en vue du respect de la vie et de la dignité de chaque être humain, le ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille a organisé, samedi dernier, au Mémorial Modibo Keïta, les premières assises des femmes pour la paix au Mali.
Outre Mme la ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Traoré Oumou Touré, Membres du gouvernement, ambassadeurs, représentants des organisations internationales, dont la Représentante spéciale adjointe du secrétaire général des Nations unies, ont marqué de leur présence la cérémonie d’ouverture.
Participatives et inclusives, ces assises, qui ont bouclé leurs travaux, hier mardi, avaient pour but de jeter des jalons consensuels de la participation autonome des femmes aux actions de paix et de réconciliation.
Résultat attendu : prouver au peuple malien et à la communauté internationale que les femmes du Mali peuvent non seulement contribuer à la promotion de l’Accord pour la paix et la réconciliation, mais aussi contribuer à la promotion du dialogue social pour établir une paix définitive au Mali.
Le dialogue étant « la voie la plus sûre pour une paix définitive et durable », Mme Traoré Oumou Touré, plaidant fortement pour un dialogue ouvert, patient, fort et intelligent sans lequel rien de consistant ne sera obtenu, invite les participantes à être « artisanes de paix » œuvrant pour unir au lieu de diviser, pour étouffer la haine au lieu de l’entretenir et pour ouvrir des chemins de dialogue au lieu d’élever de nouveaux murs.
Face aux drapeaux de l’Azawad arborés (en écharpes) avec culot par des participantes parmi elles celle qui s’autoproclame « présidente des femmes de l’Azawad », l’invite de Mme la Ministre de la promotion de la femme sonne, dans la salle, comme une énième insulte à l’orgueil et à la fierté nationale si ce n’est un honteux précédent qui émousse l’unité nationale et creuse dangereusement la tombe d’un Mali un et indivisible.
En effet, la République, qui a expulsé un enseignant français pour avoir osé enseigner l’Azawad à ses élèves de CM1, ne peut permettre à des participants fussent-elles sorties de la cuisse de Jupiter s’afficher en cérémonie officielle devant quatre ministres et des représentants du corps diplomatique. Ce n’est pas acceptable, ce n’est pas tolérable.
C’est encore plus inacceptable qu’on reçoit, ces mêmes dames avec leurs écharpes à l’Assemblée nationale du Mali, en toute impunité et en toute insouciance… et qu’on les laisse se pavaner dans le hall, et côtoyer les honorables minus des leurs. Au point de se demander où est-ce que nous sommes ?
Contrairement au Ministère de la promotion de la femme et de l’enfance, l’Assemblée nationale a été très vigilant et très réactif face à la provocation inacceptable de ces curieuses dames.
Lors l’audience que le président de l’Assemblée nationale a accordée aux participantes des premières Assises des femmes pour la paix, les mêmes dames qui ont profané le sanctuaire du président Modibo avec leur écharpe se sont invitées à la fête arborant encore une fois leur drapeau azawadien. Sans se laisser attendrir, l’honorable président de l’Assemblée nationale a immédiatement ordonné qu’elles soient chassées sans autres formes de procès de sa vue et hors de l’hémicycle. Un geste à saluer pour l’honneur de la République, l’unité et de la cohésion nationale. Merci Honorable.
L’affichage provocateur du drapeau azawadien, telle que ces participantes ont fait, ne peut étouffer la haine, au grand désespoir de Mme la Ministre de la République. Au contraire, il la ravive. Arborée gaillardement pendant une cérémonie officielle, l’écharpe azawadienne ne peut appeler à l’unité de la République (une et indivisible), elle ne peut qu’obstruer les voies et étouffer les voix de dialogue au moment où tous les fils du pays veillent sur les cicatrisations des plaies et des stigmates.
Le port du drapeau azawadien, en plein cœur de Bamako (au Mémorial Modibo Keïta et à l’Assemblée nationale du Mali), n’est pas qu’une banale provocation de plus, c’est un scandale. Laisser ces femmes sans réagir n’est pas de la tolérance, c’est une compromission, une abdication. Le Mali n’abdiquera pas.
Le Mali est Un et Indivisible, c’est « un peuple, un but, une foi », c’est un seul hymne (Le Mali) et un seul drapeau (vert-jeune-rouge). Aucun autre symbole ne peut et doit être accepté dans une cérémonie officielle qui réunit des membres du gouvernement et des diplomates accrédités dans notre pays. Il ne peut et ne doit y avoir d’équivoque, de concession ni d’aucune espèce de tolérance sur le respect par tous vivant sur le territoire malien des valeurs et symboles de la République. Tout laxisme de la République serait synonyme de renoncement et d’abandon de l’ambition nationale.
La quête pour la réconciliation ne pouvant en aucune façon permettre l’acceptation du drapeau azawadien dans une cérémonie officielle de la République du Mali. S’il vivait au Mali de novembre 2017, même pour les beaux yeux de la belle Hélène, Pâris n’aurait pas osé.

Par Mohamed D. Diawara

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