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Sauvetage du Mali en crise : Mahmoud DICKO et ses compères enclenchent une 6ème victoire !

Nous nous sommes posé une première question de savoir si l’Etat malien était-il malade dans son corps physique ?

 

En effet, l’Etat fonctionne à l’image du corps humain. Lorsqu’un organe essentiel ne fonctionne pas   normalement, il y a forcément des troubles qui se font ressentir sur d’autres organes. Pour que le corps fonctionne normalement, il a besoin de cellules normales, du sang pur pour assurer la survie des autres organes du corps, des nerfs supers actifs, d’un bon circuit d’acheminement afin que tous les autres organes soient irrigués, de muscles flexibles pour les mouvements, d’une peau saine pour le refroidissement ou le réchauffement du corps, des globules blancs pour contre attaquer les microbes envahisseurs, des yeux pour voire, s’orienter et agir, des oreilles pour entendre, une bouche pour s’expliquer, se nourrir et se faire entendre, des membres pour se déplacer et aller là où on veut, des os pour soutenir, toute cette masse de chair et enfin une tête pour réfléchir et vivre comme un homme normal.

Dans l’Etat, il y a tous ses organes qui doivent fonctionner en parfaite symbiose. Pour ce qui est du cas de l’Etat malien, son problème est bien la tête qui étant le moteur pour faire fonctionner le reste des organes est en putréfaction avancée. Elle n’arrive pas à imprimer la dynamique dont les autres organes  ont besoin pour le  travail  en chaine. Le président I.B.K en venant au pouvoir n’avait en tête qu’une chose, être « le Président de la République du Mali » avec tous les honneurs liés à ce rang. Autrement dit, il n’avait aucune vision pour le développement du Mali. Il n’avait pas compris qu’en mettant sa tête sous le climatiseur en laissant les autres parties du corps à la portée de la  chaleur, sa tête allait surement se refroidir, mais le reste de son corps allait certainement s’échauffer. Cette situation l’obligera à faire sortir sa tête de la fraicheur, comme quoi une seule hirondelle ne fait pas le printemps.

Depuis son arrivée, notre président a-t-il compris cela ? Le corps social (les travailleurs de l’Etat), les forces armées, la société civile sont tous malades de plusieurs maux, qui vont de la cherté da la vie, des grèves contagieuses, des forces armées démoralisées, faute d’équipements adéquats et adaptés, alors que des centaines de milliards ont été dépensés pour ce faire. Malheureusement, l’insécurité va crescendo  au nord et au centre du pays.

La tête de l’Etat n’a pas conscience du danger qui guette le Mali c’est-à-dire la guerre ethnique.

Elle va faire son apparition dans notre pays pour la première fois, au moment où on s’attendait à une culture nationale nécessaire, façonnée par l’école publique, des services publics, de l’armée, des cultes, des commémorations nationales, du discours des dirigeants politiques, des évènements sportifs. Bref l’Etat devrait avoir en quelque sorte le « monopole de la culture légitime ». Notre président n’a pas pu comprendre qu’une démocratie moderne n’est jamais une ethnocratie écrivait Tzvetan Todonov.

Reconnaissons que la diversité est une donnée naturelle tandis que l’homogénéité d’un Etat n’est que le produit d’une action volontariste des dirigeants.

Nous nous sommes posés une deuxième question qui est de savoir si un jour la rue va-t-elle enfin chasser IBK du pouvoir ?

Malheureusement, la réponse à cette question fait son petit bonhomme de chemin. Depuis le premier mandat d’IBK, les populations maliennes ont douté de sa capacité de libérer le Mali, comme il se plaisait de le dire pendant la campagne électorale. Plusieurs défaillances figurent à son bilan, en 5 ans de gestion du pays notamment, l’instauration d’une suprématie de la famille sur l’état dans la gestion du pays, la signature d’un accord dit d’Alger n’ayant pas répondu aux attentes des maliens qui se sont rendus compte de sa complicité avec la France, pour partager le Mali au bénéfice de la seule France.

Cet accord signé d’Alger, il y a bientôt quatre ans, n’a pas apporté la paix souhaitée au nord. Elle a plutôt crée une autre zone d’instabilité au centre du pays. Si l’accord d’Alger a créé deux territoires, deux types de citoyens, deux armées, deux drapeaux, deux hymnes au Mali, la MINUSMA se maintient, sans résultats probants. Elle s’efforce de maintenir une paix qui n’a jamais existée, malgré la présence de plus de 14 000 éléments  dans  le nord et au centre du pays.

IBK n’a jamais eu le courage de dénoncer cette situation. C’est du pléonasme que de dire que le peuple est déçu d’IBK. Il n’est ni patriote, ni nationaliste. A travers son comportement, on sent que le Mali est son dernier souci. Ceux qui l’ont fait élire en juillet 2013, c’est-à-dire les religieux sont aujourd’hui ses ennemis. L’ex Président du Haut Conseil Islamique du Mali (HCIM), ne veut plus continuer à tricher le Mali en faisant semblant de fermer les yeux sur la malgouvernance de la crise malienne. C’est pourquoi il a invité le peuple à sortir massivement pour donner un dernier avertissement à IBK. Selon lui la question du limogeage du premier Ministre est dépassée, c’est IBK qui  est  désormais dans la  ligne mire. Les manifestants feront maintenant savoir à IBK que le pays a un propriétaire, le peuple, et que lui, IBK, n’a reçu qu’un simple mandat de ce peuple. Le porte-parole de Mahmoud DICKO Mr Djim ajoute qu’un projet de guerre civile est planifié au Mali et que les maliens ne se laisseront pas faire. Il cite les massacres quotidiens au centre du pays. Il demande enfin à tous les participants au rassemblement de ne rien craindre des forces de l’ordre qui, selon lui, n’oseront pas agresser leurs parents civils. A vrai dire ce rassemblement sent le soufre. Le ton martial de Djim ne laisse pas de doute là-dessus.

Le non règlement de la crise malienne dans un délai raisonnable a fini par agacer le peuple. La crise au lieu de s’amenuiser, va en s’élargissant au centre par la faute de ceux qui sont venus nous aider pour une résolution définitive. En un mot, les sauveurs que pouvaient être IBK, la France et Barkhane et la MINUSMA, sont devenus les bourreaux du Mali. Le peuple n’entend plus se laisser faire. L’interdiction des marches se justifie lorsque les forces de l’ordre sont plus nombreuses que les marcheurs concentrés en un seul espace. Mais lorsque chaque village, chaque commune, chaque cercle, chaque chefs-lieux de capitales régionales manifestent ensemble, le peuple sera gagnant, pour en imposer aux hommes politiques.

Le meeting de mars 2020, annulé pour des circonstances d’apaisement du climat devrait être le franchissement du fleuve Rubicon.

Mais celui du 5 juin, qui a regroupé encore 100 mille personnes a clairement demandé le départ du Président IBK qui a déçu le peuple et continue de décevoir le peuple. La révolte du peuple accompagné par l’Imam Dicko et ses compères va-t-elle emporter le Président IBK avec l’appui de la rue, comme on en a l’habitude en Afrique, le dernier cas étant celui de Blaise Compaoré du Burkina Faso ?

Le peuple meurtri du Mali, veut prendre son destin désormais en main, avec ou sans IBK à la suite de l’appel des religieux. Leur détermination et leur engagement feront-ils que la rue aura raison d’IBK ? En tout cas il y a des exemples en Afrique !

Il est même prévu que lors de la deuxième sortie au mois de juin ou juillet, le Président IBK sera forcé de démissionner selon le porte-parole de la Coordination des Mouvements Associations et Sympathisants de l’Imam Mahmoud Dicko (CMAS). Déjà, le doute et l’hésitation ont été semés dans l’esprit des militaires constituant la grande muette.

Est-ce à dire qu’elle agit comme un crocodile qui guette sa proie ?

Seydou Diarra

Le Carréfour

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