Chaque année, en période d’hivernage, le Mali est confronté à une grande vague d’épidémie de paludisme, qui touche pratiquement toute les couches sociales (enfant, femme, vieux etc.). Le palu est certes omniprésent pendant toute l’année, mais c’est pendant cette période qu’il s’accentue en même temps que le nombre de morts qu’il occasionne. En dépit des mesures préventives et traitements, il demeure toujours un problème de santé publique.
Au Mali, le paludisme constitue le premier motif de consultation dans les centres de santé avec 34%, selon le Système Local d’Information Sanitaire (SLIS 2021). Il a aussi été enregistré 3 204 275 de cas confirmés de paludisme dont 2 156 330 cas simples et 1 047 945 cas graves pour 1 480 décès à déplorer.
Selon l’OMS la région d’Afrique concentrerait 95% des 229 millions de cas et compte 409 000 des décès imputables à cette maladie dans le monde. Le Mali et d’autres pays africains demeurent vulnérables dans la lutte contre le paludisme et sont les plus touchés. Cela, malgré des progrès significatifs. «Entre 2000 et 2019 l’incidence du paludisme a baissé de 29% et le nombre de décès a diminué de 60% dans le monde», a ainsi indiqué le représentent de l’OMS au Mali, Boubacar Sidibé, lors de la 14 eme de la Journée mondiale de lutte contre le paludisme.
En définitive, le paludisme demeure un problème majeur de santé publique et constitue le premier cas de morbidité et de mortalité, surtout chez les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans. Plus de 130 mille femmes enceintes ont été affectées par la maladie au Mali courant l’année 2020-2021. Ces chiffres proviennent du Programme national de lutte contre le paludisme au Mali. Ses responsables invitent par conséquent les Maliens à s’impliquer davantage pour sauver des vies. Ainsi, la gestion des cas de paludisme constitue une priorité essentielle du programme de santé du pays, surtout qu’il est également la première cause de décès chez les enfants de 0 à 5 ans, l’une des tranches d’âge les plus vulnérables à l’infection palustre. Selon le Dr Habib Sissoko de l’ASACO de Doumanzana, «chez l’enfant, le paludisme peut entraîner une anémie grave, peut également se manifester par des crises convulsives et une perte de connaissance. Et, il peut entrainer un coma mortel chez les enfants de 0 à 5 ans».
En termes de stratégie de lutte, l’Etat malien a adopté plusieurs politiques de prévention et de prise en charge dont la gratuité des tests et médicaments contre le palu pour les femmes enceintes et les enfants âgés de moins de 5 ans. Des mesures dont l’impact reste toutefois très faiblement ressenti au niveau des populations, auxquelles Mme Diéminatou Sangaré, ministre de la Santé et du Développement social, promet plus d’effort dans la prévention, la détection et le traitement en direction des groupes vulnérables.
Pour ce qui est du traitement d’un cas de paludisme chez l’enfant, il se fait suivant la nature de l’infection. Selon qu’il soit simple ou grave, le paludisme est traité chez l’enfant avec les combinaisons thérapeutiques à base d‘Artémisinine ou à l’aide d’Artéméther injectable. Le Plasmodium falciparum, la la forme la plus grave du paludisme, est responsable d’une grande majorité des décès associés à cette maladie, explique par ailleurs le Dr Sissoko.
Aly Poudiougou
Source : Le Témoin