Dans le cadre de la subvention de la viande bovine par le Gouvernement, le prix de la viande bovine avec os est fixé à 2 300 FCFA et sans os à 2 800 FCFA. Cela, en application du Protocole d’accord relatif à la commercialisation de la viande bovine à Bamako et Kati, dans le cadre de l’opération spéciale viande bovine 2021 couvrant une période de deux mois. Si la mesure a été applaudie par les Bamakois, en particulier, la joie n’aura été que de courte durée, puisque prétextant du non-paiement régulier de la subvention, avec son corollaire de dettes qui s’entassent pour les bouchers, un syndicat a décidé de se libérer de ses obligations contractuelles. Conséquence immédiate : le prix de la viande a repris l’ascenseur, la viande avec os étant vendue par endroit à 3 000 FCFA, à l’instar de Nyamana. Dans certains marchés, la viande est tout simplement devenue introuvable, parce que des bouchers ont décidé d’arrêter les abattages de bœufs.

Face à cette évolution de la situation, la réponse du ministre qui maintenait allumée, dans une certaine mesure, la flamme de l’espoir chez les consommateurs d’un retour aux prix consensuels n’a pas tardé.

‘’Le ministre de l’Industrie et du Commerce a le regret d’informer les populations de l’arrêt unilatéral des opérations d’abattage par l’un des syndicats signataires du protocole d’accord relatif à la commercialisation de la viande bovine à Bamako et Kati, en dépit de la poursuite du paiement de la subvention s’effectuant dans le cadre du respect strict de la procédure budgétaire en vigueur dans notre pays.
Face à cette situation, le ministre de l’Industrie et du Commerce décide de la suspension de l’opération spéciale viande bovine 2021, jusqu’à nouvel ordre, à compter de ce jour 04 août 2021.
Des mesures correctives seront prises à l’issue de la session extraordinaire du Conseil National des Prix prévue pour le mardi 10 août 2021 en vue de parvenir à un prix consensuel’’.
Ainsi, le Conseil National des Prix était celui de tous les espoirs. Mais, il aura finalement été celui de la désillusion et de la supercherie.
En effet, si un communiqué de la Direction Générale du Commerce, de la Consommation et de la Concurrence (DGCC) annonce la tenue de sa deuxième session ordinaire de l’année 2021, le 12 août 2021 à partir de 11 heures 30 mn, dans la salle de conférence du Ministère de l’Industrie et du Commerce, il ne fait mention d’aucune ‘’mesure corrective’’.
En lieu et place de mesures correctives, le Conseil National des Prix ‘’encourage le Gouvernement à poursuivre les échanges avec les acteurs de la filière bétail-viande en vue de la poursuite de l’opération de subvention de la viande bovine et d’assoir des bases pour une stabilisation pérenne du prix de la viande bovine’’.
Il n’y a pas eu de mesure coercitive non plus, comme cela a été le cas le mois dernier.
‘’ Saisie conservatoire de carcasses pour violation du protocole. En plus du remboursement de la subvention sur cette carcasse, le contrevenant écopera d’une amende dont le montant est prévu par la loi portant protection du consommateur’’, peut-on lire dans un communiqué de la Direction Générale du Commerce, de la Consommation et de la Concurrence (DGCC).
Il est clair que les consommateurs sont baladés et floués dans cette affaire de ‘’prix consensuels’’ de la viande bovine. Ce, d’autant plus que si le Gouvernement crie à la violation du Protocole d’accord, les bouchers de leur côté lui reprochent une lenteur insoutenable dans le paiement de la subvention. Les partenaires trinquent, les consommateurs éructent et on avance…

PAR BERTIN DAKOUO

Source : Info-Matin