Ils s’absentent délibérément lors des rendez-vous du Cadre de concertation entre les partis politiques et le gouvernement, mais ils sont véloces à la contestation des décisions généralement arrêtées. Les chefs de parti, sinon les grands ténors de la classe politique de notre pays ne semblent plus accorder à cette instance de dialogue, sa valeur.
Depuis les dernières élections générales de 2013, le cadre de concertation entre les partis politiques et le ministère de l’Administration territoriale a du plomb dans l’aile. Du moins, au regard du contexte socio-politique du moment et les enjeux, l’absence de certains responsables de partis politiques à ce rendez-vous suscite des interrogations chez nombre d’observateurs.
Le lundi dernier, alors que le schéma d’aménagement du bureau de vote en cas de couplage de deux scrutins était à l’ordre du jour, les chefs des partis politiques, à quelques exceptions près, ont brillé par leur absence. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’on constate que, de plus en plus, ce cadre de concertation n’attire plus les grands ténors de la scène politique.
Une situation d’autant plus déplorable qu’il s’agit d’une instance qui a la lourde charge de débattre des questions politiques importantes de la vie de notre nation. Que valent alors les décisions issues de ces concertations, si la légitimité des acteurs motive un débat ?
Prévue pour être un cadre de haut niveau d’échanges entre le ministre de l’Administration et les premiers responsables des partis politiques, de plus en plus, l’on constate ces derniers ne manquent pas de faire faux bond. Dans ces conditions, il n’était pas rare, ces derniers temps, de voir les rencontres du cadre de concertation devenir, le plus souvent, une tribune d’invectives, de provocation, de règlements de comptes au détriment des vrais débats de fond concernant la vie de la nation.
Cette situation est souvent à l’origine de faux débats, comme ce fut le cas lors de la relecture de loi portant électorale. En effet, des chefs politiques portés sur la contestation avaient prétexté qu’ils n’avaient pas été associés au préalable à la décision du gouvernement, alors qu’ils avaient volontairement boycotté le cadre de concertation où la question avait été entérinée.
Mais avant, on se rappelle aussi de l’échec de la tenue des élections communales et régionales de 2015 dont la date était convenue de commun accord entre les parties au cadre de concertation.
Aujourd’hui, les contraintes de la pratique démocratique veulent que les partis politiques, à travers leurs leaders, s’assument, puisque ces formations sont au début et à la fin du processus.
L’impasse qui gagne le cadre de concertation est unanimement dénoncée par les acteurs. Il reste pour les uns et les autres de s’assumer pour la bonne marche de notre processus démocratique, dont chaque acteur politique est garant. En tout cas, on ne peut pas vouloir une chose et son contraire. L’heure est alors venue pour chacun de s’assumer ou d’accepter la responsabilité de la démission collective.
Aujourd’hui, il urge de revoir le contrat pour que les vrais responsables des partis reviennent à table pour prendre les décisions qui s’imposent pour le salut de notre nation.
Par Abdoulaye OUATTARA
Source: info-matin