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Sans Tabou: front universitaire, l’épineuse question des violences

C’est un secret de polichinelle, dans l’espace scolaire universitaire à Bamako que les étudiants usent de la violence comme moyen de pression pour en imposer à l’administration universitaire et se faire entendre par leurs camarades. De plus en plus, l’Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM) est devenue une milice armée qui terrorise à la fois, l’administration, les enseignants, ainsi que les étudiants au vu et au su des autorités qui muent dans une position d’impuissance avérée. Jusqu’à quand le retour de l’ordre dans ce milieu ?

 

« Chassez le naturel, il revient au galop ». Cet adage résume en quelque sorte, le comportement belliqueux et moyenâgeux de certains élèves et étudiants de notre pays, en ce 21e siècle. Cette catégorie, partisane du moindre effort, oppose l’argument de la force à la force de l’argument, pour créer le désordre.
C’est dans ce cadre, lundi dernier, sur la colline de Badalabougou, des étudiants se sont copieusement battus au niveau de la FAST et de l’IUG avec armes blanches et armes à feu. Le bilan fait état de cinq blessés dont l’un aurait succombé à ses blessures, ce mardi, selon nos sources. Sur les réseaux sociaux, les images des personnes blessées laissaient voir des plaies par balles sur leur corps.
Ces dernières violences donnent raison au Syndicat national de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique qui intègre dans ses revendications la sécurisation de l’espace universitaire.
En tout cas, des violences de ce genre sont devenues monnaies courantes dans l’espace universitaire.
On se rappelle que le 14 février 2020, suite à une descente musclée des éléments du 4e arrondissement de Police, des armes de diverses natures et autres objets interdits ont été récupérés par les flics.
Mais avant, l’université avait toujours connu d’autres cas de violence. Pour rappel, le 4 juillet 2019, des violences entre camps rivaux ont tourné au drame sur la même colline de Badalabougou.
En janvier 2017, l’étudiant Drissa DOUMBIA de la section Études germanique, classe L2 avait trouvé la mort dans les affrontements entre deux gangs de l’AEEM.
Le 12 mai 2016, un affrontement entre des clans rivaux de la faculté des lettres et des sciences et langues, s’est soldé par la destruction de la voiture personnelle du Dr Boubacar S. Coulibaly, enseignant au département Anglais.
De même, au mois de mars 2014 suite à un affrontement entre des clans d’étudiants, des cas de blessés ont été enregistrés et les cours suspendus du fait des jets de gaz.
Sur les mêmes lieux, précisément le 21 juillet 2014, une étudiante de la Licence Socio-anthropologie, a subi un viol collectif pendant le mois de Ramadan de la part d’étudiants se réclamant de l’AEEM.
Le moins qu’on puisse dire, c’est que ces postes de responsabilités estudiantins, jadis confiés aux plus brillants et disciplinés en classe, sont devenus des moyens d’ascension sociale et non de défense des droits des élèves et étudiants comme elle avait été conçue, au départ, par les pères fondateurs du mouvement.
Au regard de ce qui précède, on peut dire que trop c’est trop, il est temps mettre fin à ces drames sans fin et qui peuvent être évités si chaque acteur acceptait de prendre ses responsabilités.
Le nom de l’AEEM d’aujourd’hui rime avec le terrorisme et le Forum sur l’éducation en 2008 avait demandé la dissolution de ce mouvement avant que le forum sur l’enseignement supérieur ne revienne sur la même conclusion. À défaut de dissoudre l’AEEM, qui peut être à l’origine d’autres voltefaces, il y a lieu d’appliquer la loi aux délinquants qui sème la terreur. Une société fonctionne toujours sur la base de lois, si l’on fausse cette donne, on laisse inéluctablement la place au désordre.
Il s’agit d’une interpellation forte à l’endroit des autorités de la Transition pour qu’elles prennent au sérieux ce problème qui n’a que trop duré.

Par Abdoulaye OUATTARA

Source : INFO-MATIN

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