Depuis la signature de la fameuse loi électorale, les partisans du Premier Ministre Choguel Kokalla MAIGA sont en train de faire feu de tout bois. Des messages de dénigrement à l’encontre des membres du CNT et de son président Malik DIAW, des appels à ce qu’ils qualifient de vigilance à l’endroit de la population contre le Président Assimi GOITA, qui selon eux veut trahir le peuple en se débarrasser de leur mentor, des avertissements à l’endroit du Président de la transition contre toute tentative de limoger leur premier Ministre, etc. Voilà l’atmosphère insupportable dans lequel se trouve plongé depuis le 17 juin 2002 notre climat sociopolitique déjà ébranlé par la crise sécuritaire et la vie chère.
Après les divergences aux allures de guerre ouverte entre le gouvernement et le CNT qui a voté la nouvelle loi électorale, le président de la transition l’a promulguée, malgré la réticence de l’exécutif et ses soutiens.
Ce qui a suscité un tollé qui ne dit pas son nom depuis quelques jours.
Et pour cause les proches du Premier ministre, crient sur tous les toits pour brandir le ‘’Grand patriotisme ‘’ de Choguel qui, drapé dans le Boubou du Feu Modibo KEITA, a dit ses quatre vérités aux décideurs internationaux et a fait partir la France de notre pays ‘’.
Voilà leur sabre qu’ils brandissent sur la tête des cinq colonels si jamais ils décident de se débarrasser de leur camarade politique.
Et comme si cette guerre pour le maintenir dans son fauteuil de Premier ministre même si elle écorche la cohésion au sommet de l’État qui semble l’arranger, le Dr Choguel MAIGA, décide de briller par son silence.
En tout cas, jusque-là, il n’a visiblement rien fait pour calmer les ardeurs de ses partisans au moment où on parle de refondation et surtout de réconciliation. « Pourquoi le Président de la Commission et d’autres verbeux gambadent par-ci par-là pour s’expliquer sur une loi déjà adoptée et même promulguée, si ce n’est pas pour reprendre au compte du CNT, une loi initiée par le Gouvernement sur une demande forte de son Peuple ?
Pourquoi tout ce beau monde s’acharne contre le PM ? Pourquoi toutes ces contre-vérités ? Visiblement, ces détracteurs ont tiré à terre.
Car, ni démission, ni recul n’est pas à l’ordre du jour et la loyauté et la confiance entre les deux hommes semble entre être au top et le Peuple reste toujours mobilisé dernière les deux principaux responsables de la transition.
Donc, que ces politiques qui ont cru glisser cette bombe à retardement entre les mains des militaires du CNSP pour créer la zizanie comprennent qu’ils ont échoué », a dit un proche du CNT.
Dans leur guerre pour maintenir leur camarade, un autre du parti du Premier ministre clame que le chemin de libération du Mali du joug néocolonial est irréversible. Et il ajoute : « Toutes les procédures ont été violées, sans que les meilleurs éléments patriotes du CNT ne puissent rien faire », a déploré ce cadre proche du PM.
Pourtant, ces crieurs qui disent défendre le Premier ministre sont en partie de grands intellectuels qui, s’ils veulent lui être utile, doivent mettre de côté leur passion, afin d’aider le Premier ministre à faire face aux défis de la nation.
Et pour cause, depuis le début de la rectification de la transition, les Maliens qui sont sous le poids de la grande pauvreté et de l’inflation sont du coup, jetés dans les abysses des oubliettes.
La vie chère qui était un de leur cheval de bataille contre le gouvernement Ba NDAW et Moctar OUANE, est devenue du coup un phénomène normal dans la société aux yeux de tous, en tout cas du Gouvernement de Choguel.
Les diatribes contre les compatriotes qui n’approuvent pas la gestion du Premier ministre, les appels à la haine et à la violence sont devenues monnaie courante pour défendre le Chef de l’exécutif et son équipe.
Le dernier cas en date, c’est la sortie le Dr Allaye BOCOUM, l’un des partisans du PM, qui sur les antennes de radio Klédu a menacé de mobiliser les jeunes contre tous les adversaires politiques. Il s’agit selon ses propres termes d’inviter les Maliens d’aller s’attaquer au domicile de tous les opposants de la transition.
«La meilleure action salvatrice à faire aujourd’hui pour le Mali c’est d’interdire la pieuvre (ADEMA) et tous ses tentacules, c’est-à-dire ses partis dérivés. Ces GIEs n’ont apporté que désolations, divisions, médiocrité. Dissolvons ces hydres pour toujours par tous les moyens possibles, car ils ont fait trop de milliardaires, spécialisés dans les détournements hallucinants ».
Ces en termes ce pharmacien s’en est pris aussi aux partis politiques, notamment l’ADEMA.
En tout état de cause ces avocats autoproclamés du Dr Choguel Kokalla MAIGA ne font que lui compliquer la tâche, dans le contexte actuel de notre pays qui a plus que besoin de paix.
PAR CHRISTELLE KONE
Source : Info-Matin