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Sans Tabou: DNI, la claque du gouvernement

A l’ouverture des travaux du Dialogue national inclusif (DNI), le Président Ibrahim Boubacar KEITA lui-même s’est engagé devant les participants à appliquer et à faire appliquer les recommandations de cette rencontre. Toutefois, quelques semaines seulement après le forum, le Gouvernement est le premier à ranger les différentes recommandations dans le tiroir. Contrairement aux recommandations de la commission thématique, paix, sécurité et cohésion sociale, plusieurs officiers ont été nommés, ce 22 janvier 2019, à des postes administratifs, les éloignant des théâtres des opérations.   

 

Face à l’urgence sécuritaire et la nécessité de la réconciliation des cœurs et des esprits de tous les fils du Mali, les autorités nationales sur demande des partis politiques de l’opposition, en l’occurrence le chef de file Soumaïla Cissé, ont initié un Dialogue national inclusif (DNI) dont les résolutions devraient aider notre pays à se remettre de la crise multidimensionnelle qui l’affecte, depuis 2012. Les centaines de Maliens réunis pour cette occasion ont formulé des recommandations fortes, dans ce sens, que le président de la République s’est lui-même engagé à mettre en œuvre.

Malheureusement, le temps est en train de donner raison aux plus sceptiques. Le signal donné depuis Koulouba, à l’issue du Conseil des ministres de ce mercredi, est la confirmation que le DNI n’était qu’un spectacle pour les autorités nationales qui disposent de leur propre agenda sur la gestion du Mali. En effet, la commission thématique, paix, sécurité et cohésion sociale a fait le constat d’une crise qui a éprouvé notre outil de défense et de sécurité intérieure, mis à mal dans  des missions régaliennes de défense de l’intégrité du territoire, de protection des citoyens et leurs biens. Cette crise se caractérise, selon ladite commission, par la récurrence des attaques des groupes terroristes, des conflits intercommunautaires, des trafics de drogues, des armes, des enlèvements et de crimes organisés.

Afin d’inverser la tendance, elle a estimé nécessaire un sursaut national. Toute chose qui passe indéniablement par l’accélération de la mise en place de la nouvelle armée reconstituée, davantage représentative de la diversité du Mali et le renforcement du cadre institutionnel et organisationnel de l’outil de défense et de sécurité. Dans cette optique, plusieurs propositions ont été faites, dont le ‘’rappel des officiers supérieurs et généraux des postes non militaires de l’État au Mali et en dehors du Mali pour les affecter à des emplois militaires. L’adoption d’une nouvelle carte militaire et sécuritaire afin que la nouvelle armée bien formée et mieux équipée puisse assurer ses missions régaliennes’’.

Au lieu de cela, le gouvernement continue de faire éloigner ces officiers militaires du commandement ou du théâtre des opérations. C’est ainsi que plusieurs d’entre eux ont été nommés, en violation de cette volonté du DNI, dans l’administration publique en tant que Haut fonctionnaire de défense et DAF.

Pour rappel, à la fin des travaux de la phase finale du Dialogue National inclusif à Bamako qui ont duré une semaine, le chef de l’État, Ibrahim Boubacar Keita, s’était engagé à mettre en œuvre les recommandations issues de ces assises. « J’ai promis de faire tout ce qui me sera possible pour que les recommandations issues des travaux délégués soient appliquées », a promis IBK.

Par Sidi DAO

Source : Info-Matin

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