Le Mali de Assimi Goita veut-t-il prendre l’alibi de l’immixtion, par voie d’obstruction technologique, dans nos affaires électorales pour repousser le retour à l’ordre constitutionnel à la Saint glinglin ? Rien dans le narratif et les actes posés par le Colonel Assimi Goïta président de la transition ne le laisse entrevoir.
Contrairement à l’Ukraine de Zelensky, le Mali des colonels n’a pas repoussé puis mis un trait sur l’élection présidentielle pour raison de conflit armé. Or, chaque jour que Dieu fait, d’innocentes victimes tombent sous les feux des terroristes et de leurs alliés narco-séparatistes. La tenue d’élections, y compris la présidentielle, pour consacrer le retour à l’ordre constitutionnel peut, dans ce contexte, être plus conforme au politiquement correct qu’à la réalité vécue par les populations à la merci de l’insécurité et aux diktats des groupes armés. Avons-nous plaidé pour la non-tenue des élections ? Que nenni.
Le réalisme et l’objectivité inclinent à ne pas persifler et rejeter, sous dictée, la décision du gouvernement à laquelle nous adhérons pleinement. Un report des élections vaut mieux qu’une absence d’élections, laquelle est mille fois meilleure qu’une crise électorale dans un pays en crise multidimensionnelle.
Le gouvernement de transition a annoncé le report des élections prévues pour février 2024, en raison de difficultés techniques. A l’appui de cette décision, il avance la mauvaise foi d’une société française Idemia Group accusée d’avoir « pris en otage » la Base de données du Recensement Administratif à Vocation d’état civil (RAVEC).
Or, les conséquences indéniables de cette situation sont entre autres :
-l’impossibilité d’enrôler les nouveaux majeurs et in fine de les inscrire sur le fichier électoral ; l’impossibilité de mettre à jour les fiches individuelles descriptives ou de faire des corrections ; le ralentissement de la production de la Carte Nationale d’identité biométrique sécurisée etc…
En clair c’est le «Report» sine die, annoncé par les autorités, des élections prévues pour février 2024, «en raison de difficultés techniques». Jusqu’à quand ?
Le communiqué N° 60 du gouvernement de transition publié ce lundi 25 septembre 2023 parle de «léger report». C’est quoi un léger report s’agissant d’une élection ? Le gouvernement n’indique pas le seuil. Mais, il ne peut s’agir dans tous les cas d’une éternité. Et nulle dans ce communiqué n’apparaît une volonté de s’accrocher au pouvoir et de ne pas œuvrer au retour à l’ordre constitutionnel.
Après consultation avec les acteurs politiques et la société civile et après échange avec l’Autorité indépendante de Gestion des Élections (AIGE), le Gouvernement précise que les nouvelles dates de l’élection présidentielle feront l’objet de communiqué. ultérieurement.
Sans les données de nos recensements administratifs à vocation d’état civil (RAVEC) détenues par la société française à travers un contrat signé avec l’Etat malien en 2018, peut-on faire les élections ? La réponse est délicate. Car beaucoup vont se plaindre de l’absence de listes électorales et de carte d’électeur. C’est la voie royale pour que la Cour constitutionnelle sévisse. Or, ces données sont «prises en otage» par la société Française IDEMIA dans laquelle est actionnaire le fils de Jean Yves Le Drian, alors ministre des affaires étrangères de la France qui a exercé un trafic d’influence à la française auquel le président IBK ne pourrait pas résister pour que son fils ait le marché.
C’est pourquoi, Jean Yves Le Drian et son fils étaient convoqués le 20 avril 2022 par le Juge du deuxième Cabinet d’Instruction du pôle économique de Bamako, Mahamoudou B. Dicko à se présenter le 20 juin 2022 par devant lui. C’était suite à la plainte initiée par le Mouvement Maliko contre le ministre français des Affaires étrangères et de l’Europe, Jean Yves Le Drian et son fils Thomas Le DRIAN pour leur implication dans l’attribution frauduleuse du marché des passeports maliens. Au regard de la détérioration des relations entre nos deux pays, Jean Yves Le Drian et son fils n’ont jamais pu être entendus. Et aujourd’hui, c’est cette société qui a bénéficié d’un contrat frauduleux qui exige de l’Etat plus de 5 milliards pour nous restituer nos propres données.
Créée en 2007 Idemia est une entreprise française de sécurité numérique spécialisée dans la biométrie, l’identification et l’authentification, l’analyse de données et de vidéos. L’inacceptable, c’est qu’il y a plein de jeunes maliens capables de faire ce que fait IDEMIA.
Selon les experts informaticiens, il est très facile de crée une société par Mali qui serait appartient à 100% (AGETIC) qui peut faire de travail de IDEMIA. Donc c’est étonnant que le Mali laisse la base de données de ses citoyens se balader entre les mains mafieuses d’une société appartenant à un fils de corse… Les données personnelles des Maliens sont-t-elles du domaine public ? Les autorités de la transition ne doivent pas accepter de sous-traiter la sécurité nationale, car les listes électorales sont du domaine de la sécurité nationale.
Par Abdoulaye OUATTARA
Info Matin