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Sans Tabou: alliance G5 Sahel et l’OTAN va-t-elle sceller le non retour du Mali ?

La décision des responsables du G5 Sahel de s’allier à l’OTAN dans la lutte contre le terrorisme risque de sceller le non-retour du Mali au sein de ce regroupement auquel il s’est retiré en 2022. Parce que le Mali a souverainement fait de la Russie, la rivale de l’OTAN, son partenaire contre le terrorisme. En plus de réduire la chance du Mali de se retourner dans le groupe, le G5 Sahel prépare le terrain de vives rivalités entre les pays de l’OTAN et la Russie, à l’image de l’Ukraine, dans le Sahel.

Un an après sa décision de se retirer du G5 Sahel, des déclarations appelant le Mali à reconsidérer sa position pour dit-on plus de synergie, de coordination dans la lutte contre le terrorisme enraciner dans certaines localités du Sahel vivant sous l’influence de ces forces du mal.
La récente déclaration en faveur de la réintégration du Mali au G5 Sahel est celle du président de la République islamique de la Mauritanie, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, qui a indiqué regretter le lundi 10 juillet le «retrait» du Mali de l’organisation G5 Sahel et de sa force conjointe, qui «a subitement rompu la continuité géographique de notre espace et nous a privés de l’apport précieux d’un pays frère».
C’était dans un discours prononcé à Nouakchott pour l’ouverture des travaux de la 4e session de l’Assemblée générale de l’Alliance Sahel, une plateforme de 27 partenaires bilatéraux et bailleurs créée pour mobiliser l’aide internationale en vue du développement de la région.
«J’espère que ce retrait (du G5 Sahel) sera très momentané», a déclaré M. Ghazouani. Le Mali s’est retiré du groupe en invoquant une «perte d’autonomie» et «une instrumentalisation» au sein de cette organisation régionale qu’il avait formée avec la Mauritanie, le Tchad, le Burkina et le Niger.
Ce pays s’est récemment doté d’une feuille de route qui prévoit «des efforts pour le retour du Mali» au sein du G5 Sahel. Les autres pays de l’alliance ont déjà tous plaidé pour le retour du Mali dans l’organisation.
Comme lui, de nombreux experts estiment que le retrait du Mali du G5 Sahel aura des conséquences certaines dans la réussite de la lutte contre l’insécurité, en dépit des difficultés opérationnelles auxquelles le G5 Sahel est confronté.
L’appel pourrait difficilement trouver d’échos favorables auprès du Mali qui a pris la décision souveraine et stratégique de choisir la Russie comme son partenaire de lutte contre le terrorisme sur son territoire. Or, entre ce dernier et les pays membres de l’OTAN, c’est presque la guerre ouverte depuis l’invasion russe en Ukraine.
Le Mali qui a déjà sacrifié les missions françaises et européennes respectivement Barkhane et Takuba au profit de ce partenariat est-il disposé à une reculade en renonçant à son alliance avec la Russie ? C’est le scenario le moins probable aujourd’hui. A ce stade, il est incompatible pour le Mali très avancé dans sa coopération avec la Russie de rejoindre un groupe qui a fait le choix de l’OTAN.
La Russie n’a eu autant de privilège et de considération auprès des autorités maliennes après la fin du pouvoir du président Modibo KEITA en 1968. Dans ses relations diplomatiques avec le Mali, la Russie semble reprendre sa place aux premières heures de l’indépendance de notre pays. Une position qu’elle compte bien entretenir dans un contexte de bouleversement de l’ordre mondial ou de la nouvelle conquête néocoloniale.
Tout comme en Ukraine, notre Sahel est aussi en train de devenir un espace de rivalité entre des puissances qui veulent étendre leur influence sur le Continent.

PAR SIKOU BAH

Source : Info Matin

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