Une semaine après sa visite à Kayes, le président de la Transition, Col. Assimi Goïta, était au Sommet Russie-Afrique, où il a pris la parole le 28 juillet 2023 à Saint-Pétersbourg.
A Kayes comme à Saint-Pétersbourg, le président de la Transition a tenu un discours que la plupart des Maliens voudraient entendre de leurs dirigeants. La construction des lycées, la rénovation des stades, la construction d’un stade à Tombouctou et la relance du train voyageur n’ont pas échappé à l’attention des Maliens lors de sa visite à Kayes. Une déclaration que d’aucuns ont même qualifiée de signe d’une possible candidature à l’élection présidentielle de 2024.
Aussi, face au président russe, Vladimir Poutine, le chef de l’Etat a déclaré : « Dorénavant, le Mali écrira sa propre histoire avec des amis et partenaires sincères comme la Russie… Dans les domaines stratégiques comme les infrastructures, l’agriculture, la santé, l’enseignement supérieur et la recherche scientifique, la géologie et les mines ainsi que la défense et la sécurité. »
Ces deux sorties, ajoutées à la promulgation de la nouvelle Constitution ont permis d’augmenter la cote de popularité de Col. Assimi Goïta auprès de l’opinion nationale à telle enseigne que l’on s’interroge s’il ne voudrait pas prolonger la période de la transition ou se porter candidat à l’élection présidentielle de 2024.
En réalité, ce sera une grosse erreur pour Assimi de vouloir prolonger la durée de la transition ou alors de tenter sa chance à l’élection présidentielle de 2024. Oui, le président de la Transition est engagé pour la cause du Mali. Il est aussi sincère et capable de faire mieux pour le Mali. Mais pour autant, il ne doit pas être trop pressé ou prétentieux. Il doit avoir le courage de respecter le chronogramme déjà arrêté. Ce sera cela aussi la preuve de sa crédibilité.
En ce qui concerne sa candidature, cette décision pourrait effectivement provoquer un blocage ou une crise politique à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. Une situation dont le Mali n’a plus besoin. Comme l’on le dit, le changement des règles au cours du jeu peut toujours déboucher sur une situation conflictuelle. Ainsi puisque sa volonté affichée depuis son arrivée aux affaires fut de conduire la transition, d’organiser les élections et de passer le pouvoir aux civils, il doit, pour le respect de la parole donnée, s’en tenir à cette promesse.
Ce qui est sûr, l’avenir réserve beaucoup de surprises. C’est pourquoi, il ne sera pas surprenant qu’il devienne président démocratiquement élu. Mais, tout cela dépendra de la manière dont la transition prendra fin. Autrement dit, si Assimi a réellement des ambitions politiques, il doit avoir comme ligne de conduite, le respect du contenu du chronogramme électoral.
C’est ce qui va renforcer sa sincérité et donner aux Maliens la soif de le découvrir davantage. Mieux, les efforts déjà fournis dans le secteur de la défense et de la sécurité, les actions humanitaires et les réalisations annoncées, pourront amener les populations à lui faire appel au moment voulu. Ce qui est d’ailleurs possible, surtout si le prochain président qui sera certainement élu en 2024 n’arrivait pas à maintenir le cap, tout en poursuivant les efforts sécuritaires, diplomatiques et économiques déjà enclenchés.
Ousmane BALLO
Source : Ziré