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Sankara, un mythe ?

Après la démission de M. Alpha Oumar Konaré, ministre de la Jeunesse et du Sport suite à son discours historique à l’ouverture de la biennale artistique et culturelle en 1978, de Soumana Sacko, ancien ministre des Finances sous Moussa Traoré en 1987, de Adama Koné, ministre des sports sous Alpha, de Oumar Tatam Ly, 1er Premier ministre d’IBK et du Ministre de la Défense Ba N’Daw,  le monde politique vient d’enregistrer un nouveau cas de démission. De la deuxième à la troisième République, c’est probablement le sixième cas de démission d’un cadre de son poste. Modibo Kadjoké, puisque c’est de lui qu’il s’agit vient de démissionner honorablement de son poste de président de la commission d’organisation du sommet France-Afrique 2016.

Le régime IBK est pris aujourd’hui entre trois feux à savoir : la gravissime insécurité tant au nord qu’au sud, la corruption à ciel ouvert  avec son lot de scandales à répétition et enfin la mal gouvernance ambiante dont les conséquences sont le chômage endémique des jeunes et la paupérisation galopante de l’écrasante majorité de la population. Plus de la majorité des maliens vivent avec moins de 2 dollars par jour.  Conscient de la gravité de la situation et mesurant le danger de chaque feu, le Président de la République semble enfin prendre à bras le corps ces fléaux qui annihilent le développement de notre pays. Une décision de taille  à saluer est celle du paiement de primes à nos vaillants soldats et la dotation des FAMas en équipements adéquats pour faire face à l’insécurité et au terrorisme, mais aussi et  surtout son annonce  publique cette fois-ci avec sévérité qu’il sera désormais implacable contre tous les manquements aux principes de la bonne gouvernance. Finalement on se demande si IBK n’est-il pas en train de lier l’acte à la parole ? Respectera-t-il son serment de ne couvrir personne ? Voici entre autres questions que l’on se pose après l’arrestation de l’ex DG de l’APEJ, M. Issa Tiéman Diarra pour « crime d’atteinte aux biens publics, de délits de favoritisme et de fractionnement de marchés publics ». Mais l’acte qui a attiré notre attention est la démission d’un autre ex DG, M. Modibo Kadjoké, président du parti APM MALIKO. En effet, M. Kadjoké a rendu le tablier ce mardi 11 Août 2015 de son poste de président de la commission d’Organisation du sommet Afrique-France 2016 qui se tiendra à Bamako courant premier trimestre 2016. Pour dit-il faire face à la justice qui l’incrimine tout comme Mme Maiga Sina Damba dans l’affaire dite del’APEJ-GATE. Nous sommes surpris parce que le mot « Démission » semble être mis aux oubliettes par les cadres maliens. Donc l’acte de M. Kadjoké est digne d’un Soudanais qui préférait la mort à la honte. Son acte, qui est un cas d’école, doit inspirer d’autres cadres et particulièrement ceux dont les noms  sont cités dans les plus graves scandales de l’ère IBK. Si, un tant soit peu, ils sont fiers et veulent laver leur honneur et dignité, ils doivent rendre le tablier pour répondre aux graves accusations de corruption. D’autres comme le Ministre de la Sécurité et de la Protection Civile, le Ministre de la Communication ancien DG de l’AMRTP, le Ministre du Développement Rural, le président de l’APCAM et le DG de la CMDT, devraient tout au plus s’inspirer de l’exemple de Kadjoke. La démission, quand on est encore admiré, est un signe de grandeur et prépare toujours à un retour plus digne. La culture de la démission doit entrer dans nos mœurs pour servir de pédagogie démocratique à la classe politique. Mais comme le disait feu Maitre Demba Diallo, malheureusement quand la souris entre dans le fromage c’est son cadavre qui en sort. Dans le cas contraire, IBK est attendu pour livrer ce qu’il a lui-même appelé les « criminels » à la justice. La justice, dont l’image est loin d’être rayonnante, à l’occasion idoine de redorer son blason en étant « implacable » envers les Gourous de la République. Elle ne doit pas être sélective, mais juste et équitable  pour qu’enfin les citoyens puissent replacer leur confiance en elle, que notre  démocratie puisse aller sur de bons rails et que le peuple puisse enfin fumer le calumet de la bonne gouvernance. La justice anti-corruption nous montre ici  le chemin. Elle devra continuer pour contaminer tout le  reste du corps judiciaire.

Même si les faits reprochés à M. Kadjoké s’avéraient justifier, son geste est tout un symbole. Symbole de la dextérité et du courage d’un homme de surcroit politique dont l’image se trouve écornée et jetée aux chiens.

Youssouf Sissoko

source : Inf@sept

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