Le Mali est victime, depuis le début de cette semaine, d’une injustice de certaines organisations sous régionales dont il est membre, à savoir la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de la Communauté Économique et Monétaire Ouest africaine. « Ces deux organisations, en sanctionnant le Mali, ont violé leurs textes. Le Mali a juste été victime d’une injustice de la part des organisations qui, si elles jouaient réellement ses rôles, devaient le défendre », a regretté un haut responsable du Mali contacté par nos soins.
Les efforts du Gouvernement
Les autorités de la transition ont, certes pris, l’engagement de respecter les 18 mois pour la durée de la transition. Des efforts ont d’ailleurs fait en ce sens. Mais à l’impossible, nul n’est tenu. Elles ont, en tout sincérité, expliqué pourquoi elles ne peuvent pas honorer ces engagements. Les arguments avancés sont convaincants. En tout cas pour ceux qui sont animés de bonne foi. A plusieurs reprises, la CEDEAO et d’autres partenaires sont appelées à avoir une lecture réaliste de la situation au Mali.
En effet, les Maliens ont réclamé des réformes politiques et institutionnelles permettant l’organisation d’élections libres et transparentes avant et après le renversement du régime IBK. Ils ont également demandé la lutte contre l’impunité et la sécurisation des personnes et leurs biens. Aujourd’hui, les autorités du Mali, grâce à la diversification des partenaires, avancent beaucoup dans la lutte contre l’insécurité. L’armée malienne monte en puissance et enregistre, en longueur de journée, des victoires sur les forces du mal.
En plus de cet aspect, le chronogramme contesté par la CEDEAO est l’une des recommandations des Assises nationales de la refondation qui ont regroupé les Maliens de tout bord. Malgré que la prolongation de la transition ne soit pas une décision des autorités, mais des Maliens, le colonel Assimi Goïta a dépêché une délégation pour tenter de convaincre les chefs d’État de la CEDEAO. Ces efforts n’ont pas empêché la CEDEAO et l’UEMOA d’infliger des sanctions graves contre le Mali. Ont-elles respecté les textes des organisations ou se sont-elles soumises aux injonctions du puissant « Maître » ?
La CEDEAO, une organisation instrumentalisée
A travers ces sanctions inhumaines et irréfléchies, la CEDEAO aide-t-elle le Mali ou travaille-t-elle pour certaines puissances méchantes et haineuses contre le Mali? Elle seule a la réponse à cette question. Mais avant, certains passages de son communiqué final du dimanche 9 janvier 2022 prouvent qu’elle est instrumentalisée par ceux qui, en huit ans, n’ont pas pu aider le Mali à se sécuriser et n’arrivent pas à digérer l’arrivée d’autres partenaires. « Malgré le démenti du gouvernement de transition malien, l’Autorité reste profondément préoccupée par le rapport cohérent sur le déploiement d’agents de sécurité privée au Mali avec son impact potentiellement déstabilisateur sur la région de l’Afrique de l’Ouest. L’Autorité note que cette situation est étroitement liée à la transition politique au point mort dans le pays », a indiqué l’organisation sous régionale dans son communiqué final. Sans preuve, comme la France, elle confirme la présence des mercenaires au Mali. Pourtant, il est connu de tous que c’est la France qui combat le Mali avec tous les moyens possibles afin d’empêcher les autorités à aller vers la diversification des partenaires. Aussi, certaines sanctions, dont la fermeture des frontières terrestres et aériennes entre les pays de la CEDEAO et le Mali ; la suspension des transactions commerciales entre les pays de la CEDEAO et le Mali, le gel des avoirs de la République du Mali dans les banques centrales de la CEDEAO, le gel des avoirs de l’État malien et des entreprises publiques et parapubliques dans les banques commerciales des pays de la CEDEAO « ne sont fondées sur aucun texte communautaire ». Ce qui montre qu’elle a pris ces sanctions contre le Mali pour faire plaisir ces puissances qui en veulent au Mali parce qu’il travaille à être un pays souverain. Si elle n’était pas instrumentalisée et voulait un avenir radieux pour le Mali, elle aurait dû continuer les négociations entamées par les autorités maliennes.
B. Guindo