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Sanctions de la CEDEAO: La mobilisation des peuples africains et de la diaspora

Dans près d’une dizaine de pays en Afrique et dans le monde, a eu lieu ce samedi 22 janvier, la mobilisation de soutien et de solidarité au Peuple Malien visé par des sanctions de la CEDEAO. Lors de ces regroupements, des manifestants, outre des chefs d’État de la CEDEAO, ont décrié la politique française au Mali et en Afrique, en général. 

 

Frappé par une batterie de sanctions de la CEDEAO-UEMOA depuis le 9 janvier dernier, des citoyens de plusieurs pays membres de la CEDEAO ont décidé de tenir des manifestations contre ces mesures qui fragilisent davantage le Mali en proie à l’insécurité.

Ainsi, à l’appel du «Mouvement Sauvons le Burkina Faso», des dizaines de manifestations sont sortis ce samedi matin pour protester contre les sanctions de la CEDEAO-UEMOA, mais aussi décrier l’insécurité qui s’installe progressivement dans ce pays voisin du Mali. Malgré l’interdiction du regroupement faite par la mairie à la veille, des manifestants ont occupé des rues de Ouagadougou.

« On ne peut pas comprendre qu’un pays comme le Mali dont l’existence est menacée par des terroristes qu’on prenne des sanctions contre ses citoyens. C’est une approche pour les isoler et les laisser à la solde de ces terroristes. C’est pourquoi, je dis non à ces sanctions », a affirmé un manifestant à Ouagadougou.

Certains détenaient également des pancartes au drapeau national du Mali sur lesquelles étaient écrits leur soutien et solidarité en faveur du Peuple Malien.

La manifestation n’a pas pu se dérouler comme prévu puisqu’empêchée par la police qui a dispersé les manifestants avec des gaz lacrymogènes. Comme conséquences de cette intervention musclée des forces de maintien, des heurts ont éclaté entre manifestants et la police.

Selon plusieurs sources, de nombreuses personnes ont été arrêtées par les forces de l’ordre.   

Outre la capitale Ouagadougou, des manifestations ont été organisées dans plusieurs villes du pays comme à Kaya, à Bobo-Dioulasso.

A Kaya, situé à une centaine de kilomètres au nord de Ouagadougou, des manifestants ont saccagé le siège local du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP, au pouvoir). Ils ont sommé les commerces, les stations d’essence à fermer. Selon des sources, les manifestants ont également dressé des barricades sur la route nationale reliant la capitale Ouagadougou à la deuxième ville du Burkina, Bobo-Dioulasso, pour «exprimer, selon eux, leur soutien au Peuple Malien et dénoncer la situation sécuritaire actuelle au Burkina».

A Bobo -Dioulasso, des Burkinabés ne sont pas restés insensibles à la situation. A l’image de Kaya et de Ouagadougou, la manifestation a aussi dégénéré. Plusieurs dégâts ont été signalés.

En dehors du Burkina Faso, les autres manifestations se sont déroulées sans incident au Ghana, en Mauritanie, en Guinée Conakry où des manifestants ont exprimés leur ras-le-bol face à la situation et appelé les chefs d’État de la CEDEAO a levé les mesures contre le Mali.  Ce pays, soutiennent-ils, méritent plus leur soutien, solidarité en lieu et place des sanctions.

En Europe, la grande mobilisation a eu lieu à Paris où vit une forte communauté africaine et malienne. En guise de soutien à la transition et à sa position, de nombreux manifestants brandissaient la photo de Assimi GOITA. Ils ont aussi scandé « Macron, assassin », « Macron, assassin », « Macron, assassin ».

« Aujourd’hui, nous sommes là pas pour dire non seulement à la CEDEAO, à la France-Afrique, mais à l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale issu processus d’Alger. Assimi a hérité d’un Mali trahi, vendu. Les grandes puissances internationales se sont réunies pour imposer un Accord au Mali qui lui prend sa souveraineté en vue de créer un État qui va s’appeler Azawad.  Des pratiques dignes de l’impérialisme », a déclaré un manifestant.   

Selon lui, l’Accord est un prétexte à l’occupation du Mali et du Sahel et de piller les ressources du continent au prix du sang. Or, rappelle-t-il, ce sont des africains au prix du sang qui étaient vénus libérer la France. « La dette de sang n’est pas bien payée.  Le Mali et l’Afrique sont trahis. Chers frères, n’acceptons jamais la trahison », a-t-il indiqué.    

« Le veto du peuple est fort que le veto des Nations unies. Le veto du peuple est fort que les vetos des chefs d’État », a-t-il déclaré en appelant à la solidarité africaine car, selon lui, aucun pays, seul, ne peut sauver.

« Notre union doit faire notre force. Ce n’est pas une question du Mali », a-t-il soutenu en expliquant que les pays sont liés. Après le Mali, ce sera le tour du Burkina Faso, du Niger, du Tchad…Selon lui, les prémices de la recolonisation de l’Afrique sont préparées.   

Dans leur déclaration, les manifestants exigent la levée des sanctions, demandent la réouverture des frontières, exigent les transactions commerciales entre les États de la CEDEAO et le Mali.

A Bamako, des dizaines de manifestants ont battu le pavé. La mobilisation s’est poursuivie à la place de l’indépendance. Aucun débordement n’a été signalé. Des rassemblements ont eu lieu devant les ambassades du Mali à Berlin et Bruxelles. Ces manifestations se sont tenues une semaine après une mobilisation nationale organisée à l’initiative des autorités de la transition. Comme les mobilisations d’aujourd’hui, celle-ci aussi avait pour objectif, de dénoncer les sanctions adoptées par la CEDEAO contre le Mali.

PAR SIKOU BAH

Source : Info-Matin

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