L’Algérie et la République de Guinée ont annoncé lundi dernier (10 janvier 2022), dans des communiqués distincts, leur soutien aux autorités du Mali et au peuple malien après les sanctions prises par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) et l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) contre notre pays le 9 janvier 2022.
La République de Guinée, par voie de communiqué lu par le porte-parole du Comité national de redressement et du développement (CNRD), Lieutenant-colonel Aminata Diallo, a annoncé ne pas fermer ses frontières avec aucun pays frère, notamment le Mali. Le CNRD a laissé entendre qu’il n’a d’ailleurs pas été consulté sur les décisions de sanctions prises contre la «République soeur du Mali». En conséquence, «les frontières terrestres, aériennes et maritimes de la Guinée resteront ouvertes au Mali», ont annoncé lundi dernier les autorités guinéennes.
Cette réaction n’a pas surpris à Bamako car la Guinée et le Mali ont toujours été solidaires dans les moments difficiles de leurs histoires. Il y a quelques années, quand la fièvre Ebola faisait ravage en Guinée, le Mali était le seul pays voisin dont les frontières sont restées ouvertes aux Guinéens. Et aujourd’hui les deux pays, «les deux poumons d’un même corps», sont dirigés par deux jeunes officiers qui sont déterminés à a achever le combat d’émancipation du colonialisme des pères de l’indépendance qu’ont été les regrettés Modibo Kéita et Ahmed Sékou Touré.
En effet, les Colonels Assimi Goïta et Mamady Doumbouya sont dans une logique patriotique de fermeté intransigeante par rapport aux conditions de la transition dans leurs pays respectifs. Et ils sont soutenus en cela par leurs peuples dépités de voir le sort de leurs pays décidés ailleurs par d’autres à leurs places. Et pour de nombreux intellectuels africains et étrangers, le Mali et la Guinée incarnent irrémédiablement un nouvel ordre africain à travers «l’impulsion d’un nationalisme d’autodétermination des peuples africains» et leurs dirigeants espèrent tenir jusqu’au bout le rapport de force grâce au soutien inconditionnel des Africains.
A noter aussi que l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) ; les syndicats des enseignants signataires du 15 octobre 2016 qui ont décidé de suspendre leur mot d’ordre de grève en cours ; l’Association Gao Lama Borey Internationale (GLB) ; les Comités exécutifs nationaux du Syndicat autonome des administrateurs civils (SYNAC) et du Syndicat libre des travailleurs du ministère de l’Administration territoriale (SYLTMAT) ainsi que du Syndicat national des travailleurs des collectivités territoriales (SYNTRACT) ; le Comité syndicat des agences de développement régional (CS-ADR)… ont tous condamné ce lundi avec «la dernière rigueur» les sanctions imposées au peuple malien par l’Uémoa et la Cédéao.
Naby
Source: Le Matin