Après la CEDEAO, des organisations de défense des droits de l’Homme jouent aussi la carte d’une transition dirigée par les civils. Telle est la position de la FIDH et de l’AMDH qui ont condamné « l’immixtion des forces militaires dans les affaires politiques » et qui ont dénoncé « leurs tentatives de garder le pouvoir». Elles demandent ainsi la mise en place d’une transition dirigée par un civil. « Nos organisations appellent à la mise en place d’un gouvernement de transition dirigé par des civils », a-t-on lu dans le communiqué. Ces organisations de défense des droits de l’homme ajoutent : « Nous demandons à tous les acteurs impliqués dans la gestion de la transition d’assurer la stabilité et le bon fonctionnement des institutions nationales, et d’établir un calendrier électoral précis
pour un retour rapide à un régime civil démocratique respectueux de
l’État de droit et des droits humains ».
Dans le même communiqué, le secrétaire général de la FIDH, Drissa Traoré, a déclaré : «L’instauration de la paix au Mali ne sera possible qu’après l’instauration d’un gouvernement civil et l’engagement de celui-ci à lutter contre l’impunité notamment en traduisant les auteurs de violations graves des droits humains devant la justice ».
Ces organisations trouvent indispensable d’ouvrir notamment une enquête sur les violences et les meurtres qui ont eu lieu entre le 10 et le 12 juillet pour que la justice soit rendue et pour donner un signal fort dans la lutte contre l’impunité.
Après avoir demandé une transition civile comme la CEDEAO, ces deux organisations de défense de droits de l’homme ont lancé un vibrant appel à l’institution sous régionale. « En outre, la FIDH et l’AMDH appellent la CEDEAO à donner la priorité à l’ouverture d’un dialogue avec tous les acteurs nationaux concernés afin de rouvrir les frontières pour normaliser les relations avec les pays voisins, d’établir un calendrier pour les élections, et de trouver une solution holistique qui priorise les besoins du peuple malien », a indiqué le communiqué.
Quant au président de l’AMDH, Me Moctar Mariko, il a déclaré : « La FIDH et l’AMDH soutiennent le peuple malien dans sa quête de justice et pour l’établissement d’une paix durable sur l’ensemble du territoire national ». Cet avocat malien a ajouté : « Nous demandons le respect des droits humains dans le pays, y compris le respect des droits des femmes et des filles pendant cette phase de transition, et nous demandons à la communauté internationale de continuer à apporter son soutien au peuple malien ».
Pour ces organisations, la lutte contre l’impunité est un pilier fondamental de la paix et de la sécurité au Mali.
Enfin, elles ont exhorté les acteurs impliqués à soutenir les besoins du peuple malien et rechercher la vérité et la justice pour les victimes des conflits dans le pays afin de construire une paix durable au Mali.
Boureima Guindo
Source: Journal le Pays-Mali