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Sanctionnés par la CEDEAO, Bamako, Conakry et Ouagadougou ont-ils une chance de s’en sortir?

Dans un entretien à Sputnik, le géopoliticien Abdelkader Soufi estime, à la suite des coups d’État qui ont eu lieu dans certains pays africains, que le temps est venu pour l’Afrique d’avoir sa monnaie d’échange unique et d’enterrer définitivement le Franc CFA et toutes les organisations enfantées par le néocolonialisme.

 

 

Après les dures sanctions économiques et financières imposées au Mali et à la Guinée-Conakry, en réaction aux coups d’État effectués par la junte militaire dans ces deux pays, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) s’apprête ce vendredi 28 janvier à faire subir la même chose au Burkina Faso. Ces mesures affaiblissent considérablement les économies de ces pays déjà fragiles depuis plusieurs années, notamment dans le contexte de la pandémie de Covid-19.

 

Que peuvent-ils faire pour résister à ces sanctions et maintenir leur activité économique? Est-il possible pour eux de sortir du Franc CFA et de lancer des monnaies nationales indépendantes?

Dans cette optique, quels rôles pourraient jouer la Russie, la Chine et l’Iran pour aider ces États, militairement et économiquement? Les puissances africaines comme l’Afrique du Sud, l’Algérie et le Nigeria peuvent-elles accompagner ces pays du Sahel et de l’Afrique centrale et de l’Ouest?
Pour répondre à ces questions, Sputnik a sollicité le concours d’Abdelkader Soufi, enseignant-chercheur en géopolitique et politiques de Défense. Pour lui, “ces sanctions, qui restent par ailleurs insignifiantes et inopérantes, ont le mérite de lever le voile sur le secret, en terme de système de fonctionnement, du Franc CFA, bien gardé loin des yeux de l’opinion publique africaine et française. L’annonce faite par l’actuel Président malien, le colonel Assimi Goïta, faisant part de son intention de quitter la zone du Franc CFA et de créer une monnaie nationale au cœur du problème qui maintient l’Afrique dans le sous-développement depuis 1945. En effet, c’est la pauvreté, le manque d’infrastructure, d’industrie, d’agriculture et de formation qui sont à l’origine de la dislocation sociale et ethnique des pays africains, qui les rend vulnérable aux activités criminelles et terroristes qui sont en réalité leur corollaire”.

“La souveraineté nationale, c’est la souveraineté sur la monnaie”

Le 9 janvier, la CEDEAO a annoncé la fermeture des frontières avec le Mali, le gel des avoirs de ce pays au sein de la Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest (BCEAO), la suspension de toute aide financière aux institutions maliennes ainsi que la suspension des transactions avec Bamako, à l’exception de tout ce qui est médical et des produits de première nécessité. L’organisation ouest-africaine a également décidé de rappeler les ambassadeurs au Mali de tous ses pays membres.
Source : Sputniknews.com
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