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Sambala Sidibé : Chef du DFPE de l’ANPE « En 2013 nous avons réussi à créer 243 emplois »

Dans l’optique de mieux faire connaître les actions de l’ANPE (Agence Nationale Pour la Promotion de l’Emploi) en vue d’endiguer le problème de l’emploi au Mali notre choix s’est porté sur quelques chefs de département de cette agence. Ainsi, après le Chef du Centre de Perfectionnement et de reconversion, cette semaine nous avons rencontré pour vous celui du Département Formation et Promotion de l’Emploi (DFPE), Sambala Sidibé. Au menu de notre entretien : l’Etat de santé du DFPE, ses grandes réalisations, ses difficultés et ses objectifs pour l’année 2014. Lisez plutôt !

Agence nationale pour l’emploi mali anpe

 

 

Le Tjikan : le DFPE (Département Formation et  Promotion de l’Emploi) existe depuis quand et quelles sont ses missions ?

M. Sambala Sidibé : En effet, le Département Formation et Promotion de l’Emploi existe depuis 2004 mais jusqu’avant 2012 on l’appelait Département Promotion de l’Emploi. Et il a pour mission entre autres, la conception des outils d’aide à la mise en œuvre et du suivi des programmes de développement de l’Emploi, l’élaboration des documents d’orientation relatifs à la formation et à la promotion de l’emploi. Il est composé de services principaux dont : le Service auto emploi (SAE), le service Formation (SF) et le service pré-insertion professionnelle (SPIP).

Le Service Auto-Emploi, comme son nom l’indique a pour mission de contribuer à la  promotion de l’auto-emploi.  A ce titre, il élabore les outils et documentations de conseil en montage de projet et de création d’entreprises, les documents d’orientations de l’auto-emploi et conçoit les dispositifs nécessaires au développement  des mécanismes de financement de projets. Quant au Service Formation (SF) il a pour mission de contribuer au renforcement  des capacités des ressources humaines par la mise à disposition des outils et des modules de formation. Le troisième service, celui de la Pré-insertion et insertion professionnelle à pour mission de concourir au développement des stages de qualification des jeunes diplômés et de contribuer à la réinsertion des populations vulnérables.

Quelles sont les grandes réalisations du DFPE ?

La première réalisation de ce département fut le projet de ‘’Taxini’’ (moto tri-pieds)  initié en 2006 par l’ancien directeur de L’ANPE, Ibrahima N’Diaye. Le ‘’Taxini’’ avait été introduit d’abord dans la ville de Ségou avant de se rependre par la suite dans les autres villes du Mali, notamment à Bamako. Et ça été un succès fulgurant non seulement en termes de création d’emplois mais aussi, en matière de facilitation d’accès aux moyens de transports à un prix plus abordable pour les populations. Mieux,  une entreprise Chinoise  de montage de moto taxi est venue s’implanter dans notre pays dans ce cadre.

La seconde grande réalisation, c’est l’installation des unités de savonnerie dans plusieurs localités du Mali. Cette activité est exclusivement destinée aux femmes organisées en associations, coopératives ou même GIE. Aujourd’hui, exceptée la région de Kidal, toutes les autres régions du Mali disposent des unités de savonnerie. Et jusqu’à nos nous recevons des demandes dans ce sens. Troisième réalisation, pour la première fois au Mali nous avons édité un document sur l’art culinaire.

Et ce document a été réalisé après des études que nous avons eu à mener à travers le pays sur les mets des différentes localités du Mali. Par la suite, cette étude a abouti sur l’organisation d’un salon afin de valoriser les métiers liés à l’art culinaire. L’objectif principal visé était d’attirer l’attention des jeunes vers cette branche de l’économie. Parmi nos grandes actions nous pouvons aussi citer l’opération Taxi en collaboration avec les chauffeurs de Taxi. Dans un premier temps nous avions lancé deux opérations. Dont une première avec la BRS qui nous a permis de mettre en circulation 476 véhicules. Et jusqu’aux événements du 22 mars il n’y avait pas de grandes difficultés. La seconde opération a été réalisée en partenariat avec la BIM et un concessionnaire des véhicules de la marque FIAT. Mais malheureusement cette seconde opération a souffert d’énormes difficultés par ce que, le concessionnaire n’a pas pu mettre en place le service après vente. Et à cause de cela aujourd’hui, la plupart de ces véhicules sont arrêtés. Mais il faut noter que pour ce second volet, les difficultés étaient là bien avant les événements du 22 mars 2012. Parmi lesquelles la non disponibilité  ou la non fourniture des pièces de rechange.  Nous pouvons aussi citer comme réalisation, le projet de semences améliorées de pomme de terre en partenariat avec l’APCAM et l’institut de pomme de terre d’Ukraine. Et les agriculteurs de Kati, de Koulikoro et de Sikasso ont largement bénéficié de ce projet. Nous pouvons dire que cela a été un succès. Nous allons d’ailleurs le présenter au prochain salon du SIAGRI. Par ailleurs, nous avons formé environ 50 personnes en insémination artificielle de bovins, conformément aux engagements que nous avons pris auprès de l’APCAM et des services d’élevage. Nous avons également mis à la disposition des aviculteurs des couveuses ANPE. Mais aussi 11 kits d’unités laitières (composés entre autres de matériels de laboratoire, de collecte et de commercialisation) à la disposition des éleveurs de Gao, de Tombouctou, de Ségou, de Koulikoro et de Kayes.

En résumé en 2013 nous avons réussi à créer 243 emplois dont : 130 en métiers de savonnerie, 35 stages de qualification professionnelle, 17 en insémination bovine, et 61 projets financés pour l’auto emploi.

Quelles sont les difficultés que ce département connait aujourd’hui ?

L’une des difficultés majeures que nous connaissons aujourd’hui c’est le faible taux de remboursement des prêts que nous accordons aux promoteurs. Il varie de 12 à 20%. Et ce, malgré qu’il y a une formule de financement bancaire, une formule de financement  des institutions de micro finance avec ‘’Nièsiguiso’’ et celle de ANPE. Raison pour laquelle, nous nous sommes retirés du projet des motos taxi.

La seconde difficulté c’est le mode de financement des projets. L’ANPE finance les projets et négocie les taux d’intérêt avec les banques, mais parallèlement à notre mécanisme, l’Etat à d’autres formes de financement qui sont subventionnées, alors que nous payons des taxes. Et cela est l’une des causes du refus de remboursement des prêts par les promoteurs. Par ailleurs, les promoteurs ne sont pas souvent assez compétents pour mener à bien leur projet. Souvent nous les formons pendant de longs moments. Et cette prise en charge est quelque fois trop coûteuse pour nous, en termes de temps et de dépenses. Il faut aussi signaler que le nombre de projets financés par les banques est très peu eu égard à la demande. Par exemple sur 30 projets proposés il arrive souvent que les banques partenaires ne financent qu’entre 2 à 5 projets. De notre côté, nous sommes entrain de fournir d’énormes efforts pour changer la donne mais malheureusement les banques se rabattent jusqu’à présent sur le manque de compétence des promoteurs, la qualité des projets et les plans d’affaires. Sur le plan interne nous n’avons pas suffisamment de personnels qualifiés et  de ressources financières.

Quelles sont vos ambitions pour l’année 2014 ?

Pour 2014 notre ambition est de créer environ 572 emplois. Repartis entre autres, dans le domaine du gaz, dans la pisciculture, dans l’artisanat. Mais nous avons un projet d’installation de mini central solaire dans les villages afin d’éclairer les centres de santé et les domiciles à un prix plus abordable que celui de l’AMADER.

Votre mot de la fin

Que nos jeunes aient confiance en eux-mêmes pour oser vaincre le chômage et la pauvreté. Notre pays a d’énormes potentialités surtout dans le secteur agropastoral.

 

Propos recueillis par Lassina NIANGALY

SOURCE: Tjikan

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