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Salif Keïta : “Il faut que la situation des albinos soit davantage connue à travers le monde entier” (Interview)

 “Ils restent stigmatisés, persécutés, sacrifiés”, s’est indigné la légende de la musique africaine dans une interview accordée à Anadolu

 

“Il faut que la situation des albinos soit davantage connue à travers le monde entier”, a déclaré Salif Keïta.

Le chanteur et musicien malien de renommée internationale a accordé une interview à l’Agence Anadolu en prélude au concert organisé vendredi dans la Salle de concert de l’orchestre symphonique de la Présidence turque (CSO ADA) à Ankara, en marge du Capital Culture Road Festival.

“Il faut que la situation des albinos soit davantage connue à travers le monde entier. Ils restent stigmatisés, persécutés, sacrifiés. Ils sont de plus en plus victimes de sacrifices humains”, a lancé “Caruso africain”

La défense de la cause des albinos nécessite davantage de soutien sur toutes les formes afin de pouvoir dissuader les personnes impliquées dans les traitements inhumains, a-t-il ajouté.

“Cette année, cinq albinos ont été sacrifiés au Mali. En période électorale, la situation est plus grave. Lorsqu’il y a élection, on essaie de les mettre à l’abri pour éviter le pire. Lorsqu’une grande personnalité demande à sacrifier un albinos, elle n’est pas punie parce qu’elle a le pouvoir. Il faut que le reste du monde se joigne à notre cause afin de pouvoir sanctionner les personnes impliquées dans les sacrifices d’albinos”, a-t-il dit.

Si être albinos reste une situation difficile à vivre tant sur le plan de la santé que sur le plan social au Mali et même dans d’autres pays du monde, des avancées notables ont été enregistrées, souligne a légende de la musique africaine.

“ll y a un changement dans la situation des albinos en Afrique. Avant, elle était méconnue de la grande masse, a-t-il souligné. De plus en plus, les problèmes qu’ils traversent sont connus et la masse s’y intéresse. Je pense qu’il y a un grand changement. Les personnes atteintes d’albinisme ignoraient aussi l’utilité des produits tel que la crème de protection contre le soleil, mais désormais ils savent s’en servir. D’autre part, il y avait les difficultés d’insertion sociale à l’école par exemple, des cas de stigmatisation au sein de la masse. De plus en plus, il y a des progrès dans la situation des albinos. »

La bande son de Salif Keïta, « Tomorrow-Ali », figure dans le documentaire retraçant le parcours du légendaire boxeur Mohammed Ali qui, pour lui, était une fierté pour la race noire.

“Il luttait pour une communauté stigmatisée et victime de racisme. Nous étions tous concernés par la réussite de son combat. Lorsqu’on m’a proposé de faire une chanson pour le film de Mohammed Ali, je l’ai fait avec beaucoup d’amour et de courage, et j’en étais très content. Mohammed Ali luttait pour une communauté victime de racisme, et moi je lutte pour la cause des albinos. J’aimais bien son arrogance, le fait d’être rebelle et bien-sûr son talent de grand boxeur, a noté la “Voix d’or de l’Afrique”.

Cela fait plus de quarante années que j’essaie de porter la voix de l’Afrique à travers le monde. Je me considère comme rebelle, et je l’ai toujours été. Actuellement, je travaille aux côtés de la junte militaire au pouvoir au Mali. Je fais partie de la CNT [Conseil national de la transition]. Je suis député. Nous avons décidé de libérer le Mali et nous allons le faire.”

Au départ, faire de la musique n’a pas été de toute aisance pour lui du fait de venir d’une famille royale, a-t-il fait remarquer, ajoutant que certaines générations sont faites pour ouvrir les portes à d’autres.

L’auteur de 25 albums, avec de nombreux titres à succès tels que “folon” “mandjou” ou encore “yamore” s’est produit pour la toute première fois en Türkiye, dont il a entendu parler dans les actions humanitaires à travers le monde entier et particulièrement en Afrique.

“Concernant les projets imminents, je préfère me taire pour le moment car on ne sait jamais ce qui va arriver. Je réfléchis aux projets et le moment venu j’en ferai écho. Pour le reste, c’est Dieu qui sait”, a conclu Salif Keïta.

Le Capital Culture Road Festival a été lancé le 28 mai par le ministère turc de la Culture et du Tourisme. Il vise à présenter le patrimoine culturel, architectural et historique d’Ankara à l’international, et va abriter 560 événements avec 5 971 artistes, 179 universitaires et historiens.

Outre Salif Keïta, la chanteuse Concha Buika, lauréate du Latin Grammy Award, et la soprano autrichienne Anna Prohaska monteront sur scène à Ankara dans le cadre du festival qui se déroulera jusqu’au 12 juin.

Le Chœur polyphonique d’État turc jouera également des œuvres de Johannes Brahms, Edvard Grieg, Samuel Barber et Peteris Vasks au complexe de concerts du CSO ADA Ankara.

Source: Anadolu Agency

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