Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) est alarmé par l’escalade de la violence dans la région du Sahel, qui a vu des centaines de civils innocents être pris pour cible au cours des dernières semaines, entraînant encore davantage de déplacements et entravant sérieusement les activités humanitaires, a déploré jeudi l’agence onusienne dans un communiqué.
Les attaques perpétrées par des groupes armés et les opérations anti-insurrectionnelles qui en résultent ont poussé encore davantage de personnes à fuir leur foyer en quête de sécurité et mettent à rude épreuve les communautés d’accueil déjà confrontées à d’immenses difficultés dues à la présence de personnes déplacées, souvent des membres de leur famille victimes de violences antérieures, a constaté le HCR, précisant que les réfugiés se retrouvant dans le triangle de Liptako-Gourma, où le Burkina Faso, le Mali et le Niger se partagent des frontières, fuient en quête de sécurité dans des zones également en proie à la violence et à la pauvreté.
« Les attaques continues contre les civils du Sahel, qui ont paralysé la vie dans les villes et les zones frontalières, sont inconcevables et incompréhensibles. Des personnes sont déplacées à plusieurs reprises et ont désespérément besoin de notre aide. Nous faisons notre possible pour la leur apporter en cette période difficile », a déclaré Millicent Mutuli, directrice du Bureau régional du HCR pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, en référence à la pandémie de COVID-19 et à la mise en œuvre des mesures restrictives liées à la prévention et à la lutte contre le coronavirus.
En réponse, le HCR a fourni une aide en matière d’abris à plus de 25.000 familles et vise à terminer la distribution d’articles de secours à 16.500 familles d’ici la fin juin 2020. Cependant, les activités humanitaires sont sérieusement entravées par l’insécurité croissante, l’impact de la COVID-19 et le manque de ressources appropriées.