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SAHEL • Les chefs d’Etat veulent en finir avec le chaos libyen

Réunis à Dakar pour un forum de deux jours, les chefs d’Etats des pays du Sahel ont plaidé pour une intervention militaire de l’Otan dans le sud de la Libye, indispensable selon eux pour stabiliser la région.
idriss deby itno palais presidentiel ndjamena tchad

 

Les 15 et 16 décembre 2014, la capitale sénégalaise a abrité un forum international autour d’un sujet on ne peut plus sérieux : la paix et la sécurité sur un continent miné par une cohorte de problèmes – la plaie nigériane qu’est l’organisation islamiste Boko Haram, la chienlit de la Libye post-Kadhafi, l’épine vénéneuse des chebabs en Somalie, la crise en République centrafricaine et, plus proche de nous, le Mali toujours sous la menace djihadiste.

La plupart de ces foyers d’insécurité, il faut bien le dire, se nourrissent des flux incessants en provenance du sud de la Libye, paradis des trafiquants et véritable bazar à ciel ouvert où les armes en tout genre et de tous les calibres se vendent comme de petits pains ; tant et si bien que, de l’avis de nombreux observateurs, s’attaquer à ce problème-là permettrait de remédier à bon nombre de crises en Afrique.

Le nœud gordien

Est de cet avis le président Ibrahim Boubacar Keïta du Mali, qui estime que “tant que le problème du sud de la Libye ne sera pas résolu, nous n’aurons pas la paix”. Voilà qui est dit et bien dit. Et si la réunion a été fort studieuse, elle s’est terminée contre toute attente dans une ambiance plus proche d’une cour de récréation que d’un forum international.

Chahuté par certains – dont, surtout, un Idriss Déby Itno totalement décomplexé –, Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense français, en a fait les frais. Morceaux choisis : “La solution en Libye n’est pas entre nos mains. Elle est entre celles de l’Otan qui a créé ce désordre.” [Idriss Déby] ; “Malheureusement la Libye est un travail inachevé. Il faut que ceux qui l’ont entamé puissent nous aider à le terminer.” [Macky Sall, président du Sénégal]

Revanche sur la France

Bien sûr il y a du vrai, et même beaucoup de vrai, dans ce que les uns et les autres ont pu dire, mais on a l’impression que certains auront profité de l’occasion pour régurgiter quelques-unes des couleuvres avalées quelques semaines plus tôt lors du sommet de la francophonie [fin novembre à Dakar].

On se souvient qu’à cette occasion le président François Hollande n’avait pas pris de gants pour fustiger ceux qui souhaiteraient modifier leur loi fondamentale pour des convenances personnelles autant que ceux qui, grâce à des artifices de toutes sortes, se sont mis en tête de bloquer toute possibilité d’alternance dans leur pays. On imagine aisément que ce jour-là, au Centre international de conférences Abdou Diouf, bon nombre de chefs d’Etat africains étaient dans leurs petits souliers. Ce mardi donc, l’occasion était trop belle de s’en donner à cœur joie devant le ministre français qui ne s’en est pas effarouché.

Il faut seulement espérer qu’il tiendra compte des nombreuses remarques de ses partenaires africains et, surtout, que les différentes parties sauront prendre le problème à bras-le-corps pour que l’Afrique ne devienne pas le nouveau terrain de jeu de l’autre internationale terroriste [la première étant celle qui sévit au Moyen-Orient].

 

Source: courrierinternational.com

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