Les problèmes qui agitent le Sahara occidental (Sud du Maroc) devraient être réglés depuis plusieurs dizaines d’années. En effet, s’est ouvert en 1884, avec le début de la colonisation du territoire marocain par l’Espagne, un conflit qui aurait dû prendre fin avec la Marche Verte d’Hassan II en 1975.
Si la légitimité de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental ne fait pas l’ombre d’un doute, la zone se trouve être un terrain d’affrontements entre les intérêts de la monarchie de Mohammed VI et du régime algérien. Comment se fait-il que certaines minorités actives veulent et arrivent encore aujourd’hui à maintenir la flamme de ce conflit artificiel ? Un bref examen historique nous amène à dresser quelques constats.
Tout d’abord, le Maroc est le seul État constitué, qui, depuis le VIIIème siècle jusqu’aux partages des puissances coloniales au début du XXème siècle, a continuellement affirmé sa souveraineté entre la Méditerranée et le fleuve Sénégal. Les faits sont irrévocables : aucune souveraineté autre que celle du Makhzen (autorité de l’État marocain) n’a jamais eu place sur l’ensemble de l’actuel sud Maroc.
Autre constatation, toute l’histoire du Maroc est faite des rapports Nord/Sud découlant des réalités géographiques du pays. Comme les rois capétiens ont fait la France, les dynasties régnantes ont fait du Maroc une nation et une civilisation, et de ces territoires sahariens « procède une longue lignée de Youssef Ben Tachina, jusqu’aux rois alaouites ».
Le Peuple saharien ou « sahraoui » est une fiction, sauf à considérer qu’il existerait une communauté de destin pour toutes les tribus et ethnies de l’Atlantique à la mer Rouge. Sans nier les particularités locales, l’histoire partagée de ces tribus du Sahara occidental en font des marocains à part entière, comme les Bretons, les Basques, ou les Alsaciens sont des Français.
En 1958, deux ans après l’indépendance du Maroc, la monarchie, en association avec les tribus sahariennes, coordonne un soulèvement contre l’Espagne, et seule l’intervention de l’armée française baptisée « opération Écouvillon » permettra aux Espagnols de conserver l’essentiel du Sahara marocain.
Quelques jours plus tard, le 25 février 1958, le Roi Mohammed V marque sa détermination et prononce son fameux discours devant des délégations de Sahariens venues renouveler leur allégeance, déclarant : « Nous réaffirmons à notre tour que nous continuerons à œuvrer (…) pour recouvrer notre Sahara, et tout ce qui,par le témoignage de l’histoire, et par la volonté des habitants, revient de droit à notre Royaume ». La foule immense des représentants des tribus sahariennes l’acclame.
Dans un avis consultatif du 16 octobre 1975, la Cour internationale de justice reconnaît « l’existence, au moment de la colonisation espagnole, de liens juridiques d’allégeance entre le Sultan du Maroc et certaines des tribus vivant sur le territoire du Sahara Occidental »
L’Algérie n’a jamais voulu du Maroc réunifié Si les territoires en question n’ont pas été rétrocédés, comme l’ont été la région de Tarfaya en 1965 et la zone d’Ifni en 1969, c’est parce que l’Espagne ne voulait pas abandonner une région renfermant de grands gisements de phosphate, bénéficiant par ailleurs d’une façade océanique riche en ressources halieutiques.
De plus, l’Algérie craignait la réunification d’un Maroc faisant démonstration de ses ambitions internationales. Cette politique anti-marocaine a été favorisée par la Guerre Froide, durant laquelle le régime algérien penchait ouvertement du côté soviétique. Tous les éléments d’un conflit international étaient alors réunis.
Si, plus de trente après, les tensions continuent, c’est parce qu’une tentative de sécession encouragée par l’étranger a pris le pas sur le conflit colonial. Le Polisario, mouvement séparatiste piloté par l’Algérie, a proclamé une république sahraouie, avec l’appui de troupes allemandes de l’Est et cubaines, immédiatement reconnue par Alger.
A l’heure où des bandes terroristes islamistes comme AQMI, Mourabitoune ou l’Etat islamique prospèrent dans les régions sahariennes en Tunisie, Algérie et Libye notamment, ainsi qu’au Sahel, le danger concerne tous les pays de la région, mais aussi les États européens.
Il est à craindre en sus que le Polisario, traditionnellement proche du terrorisme basque, et d’héritage marxiste et révolutionnaire, ne puisse s’allier avec des groupes politico-religieux terroristes dans une logique de radicalisation marginale.
En effet, poussés au jusqu’au-boutisme par leurs patrons algériens, les activistes du Polisario s’enferment dans un processus de marginalisation qui les mène au pire : trafics (notamment migratoire), criminalité, terrorisme.
Face à ces dangers, la présence marocaine reste un facteur de paix et de sécurité, mais aussi d’échanges entre deux parties de l’Afrique, le Sahara étant un trait d’union entre l’Afrique du nord et l’Afrique noire. Régler le conflit sur le Sahara marocain assurerait la stabilité essentielle à cette zone, le Maroc bénéficiant d’un puissant consensus intérieur et extérieur.
Le Polisario utilise l’extrême gauche française pour sa propagande Si le conflit persiste c’est également grâce à une minorité active maitrisant l’art de l’agitation-propagande. Désinformation, propagande, provocations, campagnes ciblées d’intoxication, les réseaux du régime algériens mènent une véritable guerre de l’information, notamment en Europe au sujet de la zone du Sahara occidental.
La diplomatie algérienne en Union européenne est essentiellement axée sur cette question, alors que l’Union européenne se trouverait plutôt pro-marocaine dans ce conflit, le Maroc étant un partenaire économique important. Devant un manque de leviers, c’est auprès de l’opinion qu’a décidé d’agir le régime d’Abdelaziz Bouteflika.
Ainsi, les associations de protection des droits de l’Homme, les observatoires des discriminations et autres ONG pullulent sur la question. Tandis que le Maroc choisit la voie légale et cherche à pacifier la zone, on sait aujourd’hui que les réseaux algériens et le Polisario proposent des rémunérations à quiconque créerait une association anti-marocaine, dénonçant des exactions inventées ou commises parfois par le Polisario lui-même.
Un procédé plus pernicieux est aussi très en vogue. Les réseaux algériens ont, par exemple, cartographié les acteurs de la vie politique et universitaire européenne, et notamment française, sensibles à l’idéologie séparatiste du Polisario afin de s’en servir comme vecteurs de propagande.
Ainsi, le lundi 9 octobre 2017 se tenait un colloque au Parlement européen, organisé par Marie-Christine Vergiat, députée européenne élue sous l’étiquette Front de Gauche. Thème du colloque : la région du Rif et du Hirak. Dans la salle, la quasi-totalité des présents, participants comme intervenants, étaient des Algériens.
Si un universitaire français a bien essayé de rétablir des vérités et de dénoncer le manque de transparence et d’objectivité d’un tel « colloque », il a vite été sorti de la salle par des membres du Polisario arborant leur drapeau en épingle au col. En dépit de la tenue du colloque à huis-clos, les comptes Twitter « spécialisés », les observatoires des droits fondamentaux, l’Algérie Presse Service et autres relaieront l’information suivante : le Parlement européen organise un colloque sur les violations des droits de l’Homme dans le Rif !
Rajoutons que le 20 octobre dernier se déroulait une journée d’étude à la Sorbonne sur le Sahara occidental. Tous les intervenants étaient parties prenantes du conflit, anti Marocains.
La veille, des observateurs français indépendants de l’Association de promotion des libertés fondamentales, présentaient leur rapport sur le procès de Gdeim-Izik -jugeant des activistes du Polisario accusés d’avoir tués onze fonctionnaires de police le 8 novembre 2010 – au Sénat.
Parmi ces observateurs, un avocat français. Il tentera de donner sa version des faits du procès lors de cette journée d’étude à la Sorbonne et sera couvert par les huées d’algériens et une attaque ad-hominem de l’intervenant, Me Breham.
Les réseaux algériens se servent donc de la puissance politique, médiatique et intellectuelle de certaines institutions, comme le Parlement européen ou l’Université de la Sorbonne dernièrement, comme relais de leurs thèses afin de donner un caractère officiel et une aura de légitimité à leur politique agressive. Il y a là une véritable guerre de l’information qui se joue, éminemment moderne et plutôt maîtrisée, qui contraste avec les méthodes traditionnelles du guérillero du Sahara.