Mama Traoré se promène avec une grossesse de six mois contractée lors de son viol par un vieux de plus de cinquante ans. Le père de la petite Mama fait porter l’affaire devant le tribunal de la commune III du district, mais il a du mal à trouver gain de cause.
Depuis environ une semaine, Ousmane Diarra se trouve incarcéré à la brigade de recherche de la commune III pour viol sur une fillette de 16 ans. Mama Traoré, la victime, se trouve être la fille à l’intime amie de la femme d’Ousmane. Commissionnée pour lui acheter du thé, la pauvre fille sans défense devient pour Ousmane une proie facile. Il viole la petite Mama qui tombe par la suite enceinte.
L’acte sera suivi par des menaces. « Il m’a déconseillée de parler à quiconque. » Prise de peur, l’enfant garde l’affaire en secret. Après des mois, les parents de la jeune fille constatent à travers ses comportements qu’elle est en état de grossesse. La fille est alors interrogée afin qu’elle informe sur l’auteur de la grossesse. Sous des questions torrentielles, elle dévoile le nom : « C’est tonton Ousmane qui m’a violée. »
Le bourreau interrogé reconnait également avoir commis le délit. Mais propose que la grossesse soit avortée. Cette proposition ne reçoit pas l’approbation d’Abdrahamane Coulibaly, père adoptif de l’enfant. « Je ne suis pas un criminel et je ne me mêlerais pas à un crime. Cette grossesse ne sera pas avortée », réplique M. Coulibaly.
Le père biologique de Mama informé de la situation décide d’envoyer la fille vivre chez son bourreau. La mère de l’enfant est également chassée. La tâche d’Abdrahamane s’est compliquée. À cet effet, il convoque son grand-frère au village pour qu’ils puissent discuter avec M. Diarra afin de trouver une solution amiable. Cet entretien quasi familial déplait le violeur qui voulait se faire représenter par le père adoptif de la pauvre fille.
Vu son refus, M. Coulibaly n’est plus passé par deux chemins, il contacte directement la brigade de recherche. Ainsi fait, il donne rendez-vous au quinquagénaire et se fait accompagner par les forces de l’ordre qui arrêtent sur-le-champ le malfaiteur. Aux dires d’Abdrahamane, Ousmane Diarra est incarcéré depuis le mercredi 28 février 2018.
Le jugement était prévu pour le mercredi 7 mars au tribunal de la commune III, mais vers 14 heures, il est annulé pour jeudi (hier). Cependant, les va-et-vient interminables effraient les défenseurs de la petite Mama. Ils sentent de la magouille dans l’affaire, surtout que l’avocat veut montrer que la fille et son bourreau sortaient déjà ensemble.
« Ce n’est pas la première fois pour Ousmane de commettre ces genres d’actes. Il a déjà violé sa propre fille de 11 ans. Mais cette affaire n’est allée nulle part. Ses voisins du quartier ont fait de cela une affaire de famille afin de sauvegarder sa dignité », confie Abdrahamane Coulibaly au journal Le Pays.
Cependant, M.Coulibaly lance un appel à toutes les organisations de défense des droits des filles et des enfants de lui appuyer dans son combat pour que puissent cesser les violences faites aux enfants et aux femmes. Il dit se battre pour la justice pour tous. Sa fille mérite que justice lui soit rendue surtout qu’elle doit faire le Baccalauréat cette année.
Fousseni TOGOLA
Source: Le Pays