Après s’être rendu à Pretoria et Kinshasa, le secrétaire d’État américain Antony Blinken est arrivé au Rwanda. Il s’est notamment entretenu avec Paul Kagame des accusations de soutien de l’armée rwandaise au M23.
Après l’Afrique du Sud et la RD Congo, le secrétaire d’État américain Antony Blinken est arrivé au Rwanda, dernière étape de sa tournée africaine. Jeudi 11 août, il a rencontré le président Paul Kagame avec lequel plusieurs dossiers épineux ont été abordés.
Au surlendemain de son entretien avec Félix Tshisekedi, Antony Blinken a indiqué avoir discuté avec Paul Kagame des accusations de soutien de l’armée rwandaise au M23.
« Rapports crédibles »
« Nous avons discuté des rapports crédibles qui indiquent que le Rwanda continue de soutenir le groupe rebelle M23 et possède ses propres forces en RDC (…) Chaque pays de la région doit respecter l’intégrité territoriale des autres », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse.
Antony Blinken fait référence au rapport d’experts missionnés par les Nations unies, selon lequel l’armée rwandaise aurait « lancé des interventions militaires contre des groupes armés congolais et des positions des Forces armées congolaises » depuis novembre 2021 et jusqu’en juin 2022. Kigali a démenti catégoriquement.
Le cas Rusesabagina
Autre sujet épineux : la question des droits de l’homme. « Comme je l’ai dit au président Kagame, nous pensons que les gens dans tous les pays devraient pouvoir exprimer leurs opinions sans peur d’intimidation, d’emprisonnement, de violences ou de toute autre forme de répression », a déclaré Antony Blinken lors d’une conférence de presse à Kigali.
Il a en particulier abordé le sort de Paul Rusesabagina, rendu célèbre par le film « Hôtel Rwanda », qui purge depuis l’an dernier une peine de 25 ans de prison pour « terrorisme » et dispose d’un statut de résident permanent aux États-Unis. Il a souligné « les préoccupations » américaines concernant « le manque de garanties de procès équitable » fournies à Paul Rusesabagina.
La famille de ce dernier avait justement indiqué dans un communiqué qu’elle espérait d’Antony Blinken que son « engagement direct » aide à mettre fin à leur « cauchemar » et celui de leur proche, dont la santé se détériore, selon elle. En mai, Washington a estimé que Paul Rusesabagina, 68 ans, était « injustement détenu » par la justice rwandaise.
En amont de l’arrivée du secrétaire d’État, la société civile et des ONG avaient demandé une prise de position américaine sur la question des droits humains, Human Rights Watch appelant Antony Blinken à « signifier d’urgence (à Kigali) qu’il y aurait des conséquences à la répression et aux abus exercés par le gouvernement au Rwanda et au-delà ».