Une forte délégation ministérielle s’est rendue, le lundi 26 août dernier à Kayes pour l’inauguration de deux infrastructures importantes. Il s’agit du lycée public de Kayes N’di et du stade Abdoulaye Makoro SISSOKO rénové. Si ces projets des autorités de la transition sont à saluer, par contre le fait que des membres du gouvernement se soient rendues à Kayes par avion suscite des réactions. Eu égard à l’état de dégradation avancée de la route Bamako-Kayes, à la limite impraticable, les Maliens aimeraient que la délégation ministérielle se rende à Kayes à bord de véhicules pour constater la souffrance des usagers. Malheureusement, comme on le dit souvent au Mali, le peuple souffre et non les dirigeants.
Une forte délégation ministérielle conduite par le ministre d’État, ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation, le Colonel Abdoulaye MAIGA et comprenant le ministre de l’Education nationale, le Dr Amadou Sy SAVANE et le ministre de la Jeunesse et des sports, Abdoul Kassim Ibrahim FOMBA s’est rendue, le lundi dernier, pour l’inauguration du lycée public de Kayes N’di et du stade Abdoulaye Makoro SISSOKO nouvellement rénové.
Le stade de Kayes à une capacité de 15 000 places, dont 50 places en loge VVIP, 04 vestiaires, une salle de conférence de presse, des studios TV, un salon VIP, un salon présidentiel et d’autres nouvelles installations modernes. Désormais, le stade Abdoulaye Makoro SISSOKO de Kayes répond aux normes internationales, respecte les règles sanitaires et de sécurité et peut accueillir des compétitions internationales.
Quant au nouveau lycée qui vient d’être inauguré, il est composé de 12 salles de classes, 2 logements de fonction, 2 laboratoires, une salle informatique, une bibliothèque, 1 bloc administratif, une salle de foot et un terrain de basketball.
Cette infrastructure scolaire vient à point nommé car elle soulagera les élèves de Kayes N’di, obligés de parcourir des kilomètres pour rallier les autres établissements de la ville avec son corollaire de contraintes.
Mais l’engouement suscité par l’acquisition de ces infrastructures présente un arrière-goût amer. Pour cause, les autorités qui ont fait le déplacement à Kayes le lundi 26 août 2024 ont manqué l’occasion de se mesurer à la peine des usagers de la route Bamako-Kayes.
Au lieu d’emprunter la route comme le malien lambda, nos officiels ont préféré voyager dans un avion avec le confort total.
S’ils avaient fait le voyage par la route, peut-être ils allaient faire remonter le cri de cœur des populations à qui de droit pour enfin trouver une solution à ce problème qui persiste depuis des années. Malheureusement, tel n’a pas été le cas.
En tout cas, l’urgence en matière de construction et de réhabilitation des routes est la chose la mieux partagée au Mali, surtout en cette période hivernale. Et la route Bamako-Kayes ne fait pas exception. Cette route se trouve dans un état de dégradation avancée à tel enseigne qu’on peut parcourir des dizaines de kilomètres sans voir un morceau de goudron.
L’on se rappelle qu’en 2019, les jeunes s’étaient mobilisés pour faire des barricades en vue d’obliger les autorités à agir. Cela a amené les autorités d’alors à prendre le problème au sérieux.
Mais, malheureusement, seulement une partie de la route a été réhabilitée. De nos jours, ce même problème reste entier.
La circulation sur la route nationale est un vrai calvaire.
Pourtant, cet axe menant à la frontière sénégalaise, est stratégique pour l’économie de la première région en particulier et du Mali en général.
Espérons que les autorités mobilisent les fonds pour réhabiliter cette route au grand bonheur des usagers et de l’économie du pays.
PAR MODIBO KONÉ
